PALESTINE — HOMMAGE À JEAN-LUC GODARD AU FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE JÉRUSALEM (JIFF)

Le Festival International du Film de Jérusalem (JIFF), qui se déroulera du 29 novembre au 6 décembre 2022, rendra hommage au réalisateur franco-suisse Jean-Luc Godard, décédé le 13 septembre à 91 ans, laissant une œuvre colossale et fondamentale. Certains de ses films évoquent sous différents aspects ses rapports étroits avec le monde arabe, et plus particulièrement avec la cause palestinienne.

La décision a été prise conjointement par Dr Ezzedine Shallah, président-fondateur du JIFF et par le comité de directeur de l’Association «Regard jeune». C’est sous le signe de la reconnaissance que cette session du JIFF 2022 portera le nom de Jean-Luc Godard.

Outre le fait que celui-ci soit l’une des figures de proue de la Nouvelle Vague, il fut aussi parmi les rares cinéastes européens qui ont soutenu les causes justes, et plus particulièrement celle des Palestiniens. Il n’a cessé de clamer les droits des Palestiniens à avoir une patrie et un État.

L’intérêt que porte Godard à la cause palestinienne remonte à la défaite de juin 1967. Il s’est même déplacé en 1969 au Liban, en Syrie et en Jordanie pour visiter les camps de réfugiés et être proche des déplacés. Mû par la volonté du défenseur des Droits de l’Homme, son regard de cinéaste aura su relater le discours révolutionnaire du peuple palestinien. Il a ainsi mis en exergue un discours alliant la réalité et les symboles, tels que la koufia palestinienne, la tente, les pierres et le fusil…

Jean-Luc Godard est resté fidèle à ses principes. Cette fidélité se manifeste à travers au moins trois dates-clés :

En 1969, il réalise «Ici et Ailleurs», opus témoignant d’une esthétique très militante. On y ressent comment Godard a transcendé le rapport ordinaire avec l’objet du film pour insister sur son rôle de militant.

Dans «Notre musique», Godard traite de différents conflits internationaux, dont la cause palestinienne.

En 2018, lors de la manifestation «Saison France-Israël», Godard a appelé au boycott du cinéma israélien. Par cette attitude, le réalisateur franco-suisse réitère sa position et condamne les idées anti-palestiniennes en France.

Jean-Luc Godard nous a livré une filmographie variée et intense de par ses thématiques et ses approches. Nous en citons quelques films, sans oublier «Le Livre d’image», réflexion mélancolique et crépusculaire, mais non sans espoir, sur le monde du XXe et du début du XXIe siècle. Cette œuvre a été couronnée par une Palme d’Or spéciale à Cannes en 2018.

Parmi ses films, on peut citer «À bout de souffle», «Pierrot le Fou», «Alphaville», «La Chinoise», «Le Mépris», «Vivre sa vie», «Une femme est une femme», «Adieu au langage»…

Jean-Luc-Godard© Starface

Récompenses :

  • Du Premier Prix pour «À bout de souffle» jusqu’à la Palme d’Or spéciale pour «Le Livre d’image» à Cannes et l’Oscar d’Honneur à Hollywood, toujours en 2018, pour l’ensemble de son œuvre, Godard a été auréolé dans les plus prestigieux festivals du monde : Berlin, Venise, Cannes etc… Palme, Ours, Lion, et tant d’autres appellations de prix constituent une longue liste sur le livre de création de Jean-Luc Godard. Sauf que ce dernier ne fait pas des films pour les récompenses, mais pour assouvir sa créativité et être fidèle à ses principes, la preuve : parfois il ne se déplace pas pour recevoir ce qui lui est dû, tel le dernier Prix à Cannes.

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