HOMMAGE À DIKONGUÉ PIPA

Le réalisateur est au cœur d'un projet de film du cinéaste tunisien Mohamed Challouf

Par Alliance – cameroon-tribune.cm – 17 déc. 2021

«L’inspiration vient de Dieu. Je ne suis pas plus intelligent qu’un autre réalisateur». Dans la bouche de Dikongué Pipa, monument du cinéma camerounais, africain et mondial, ces mots sonnent comme un appel impérieux à l’humilité constante. Et quelle meilleure terre pour semer pareille graine que l’esprit de jeunes, comme ces étudiants de la Libre Académie des Beaux-Arts de Logbaba à Douala ?

En tout cas, c’est non sans intérêt que la cinquantaine d’apprenants l’ont écouté ce 9 décembre, dans le cadre d’un projet de film documentaire consacré à l’icône et intitulé : «Dikongué Pipa, pionnier du cinéma camerounais». De fait, l’échange avec ces artistes en formation était une articulation du projet susmentionné, à savoir un débat après la projection du film culte «Muna Moto».

Derrière la caméra, un cinéaste tunisien, Mohamed Challouf, 64 ans, qui dit avoir été «choisi comme frère par Dikongué Pipa». «J’ai eu la chance d’avoir un soutien du Fonds tunisien d’aide à la production, qui finance à 50% ce film qui a eu aussi le soutien du Fonds franco-tunisien et de TV5 Monde», explique Mohamed Challouf qui espère faire un film «à la hauteur de ce grand personnage et de cette cinématographie importante du continent».

Le réalisateur n’a pas encore de date pour la sortie du film, soulignant qu’il va prendre «tout le temps nécessaire», un projet de ce genre nécessitant «beaucoup d’images d’archives», matière qu’il n’est pas aisé de trouver sous nos cieux, d’après M. Challouf. Autre matériau recherché pour l’instant, les films de Dikongué Pipa qui ne sont pas encore restaurés, «qui sont dans les laboratoires, et auxquels on n’a pas encore accès sous format numérique». En outre, des témoignages et autres entretiens vont également meubler l’oeuvre, nécessitant eux-mêmes du temps. On l’aura compris, le réalisateur veut ciseler son ouvrage, qui se veut riche.

Outre Dikongué Pipa, le documentaire parlera aussi du cinéma camerounais dans son ensemble, et notamment de son âge d’or, «quand il y avait le Fodic». Mais aussi du déclin du 7e Art au pays de Daniel Kamwa et de Jean-Marie Teno, où des fermetures en cascade de salles de cinéma furent enregistrées à une époque. Un clin d’œil devrait être aussi fait en direction de la jeune génération. Jeune génération de cinéastes, mais aussi de cinéphiles, à qui, au final, il est question de présenter la véritable stature de Dikongué Pipa. Et la place (peut-être pas assez connue) du Cameroun dans l’histoire du cinéma africain, dans l’histoire de la culture du continent noir.

Source : https://cameroon-tribune.cm/


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