
Par Neila GHARBI – La Presse de Tunisie – Publié le 2 juin 2025
Cette ville avec l’immensité de ses forêts que le poète Aboul Kacem Chebbi a louée dans ses célèbres poèmes dont celui où il dit «Laytani kountou hattaben» (Si j’étais bûcheron), ou encore le cinéaste Abdellatif Ben Ammar, qui a utilisé ses merveilleux décors naturels pour le tournage en 2003 de la série en quatre épisodes «Khouta fawqa sahab» (Des pas sur les nuages), mérite bien son festival de cinéma.
La Presse — Les Journées de ciné-montagne de Aïn Draham dans leur 6e édition, qui s’est tenue du 28 au 31 mai 2025 ont repris de plus belle, après leur arrêt l’an dernier suite à la fermeture de la maison de la Culture de la région qui a connu des dégâts considérables entraînant sa fermeture en 2012. C’est dans son écrin de verdure luxuriante que Aïn Draham a accueilli ses invités, des cinéastes, acteurs, artistes et journalistes venus célébrer le cinéma et vivre aux côtés des habitants des moments de partage et d’échanges et ce malgré le frimas, notamment à la tombée de la nuit.
Cette ville avec l’immensité de ses forêts que le poète Abou Kacem Chebbi a louée dans ses célèbres poèmes ou encore le cinéaste Abdellatif Ben Ammar qui a utilisé ses merveilleux décors naturels pour le tournage de «Khouta fawqa sahab» (Des pas sur les nuages), mérite bien son festival de cinéma.
Au fin fond de la forêt, où la route caillouteuse est quasi impraticable, se niche une maison d’hôtes construite par un jeune de la région pour accueillir des visiteurs en quête de la beauté de la nature. La conférence de presse s’est tenue autour d’un feu de camp et les organisateurs ont détaillé le programme de la manifestation présentée par le directeur Akrem Karoui. Parmi les invités, l’acteur Ali Khemiri et les actrices keffoises Nejia Khemiri et Faouzia Badr, le chanteur populaire Abderrahmane Chikhaoui qui figure dans le court-métrage documentaire «Nagouss», où il apporte son témoignage sur l’artiste disparu Mondher Jebabli. Ce biopic a été produit par la maison de la Culture de Tajerouine et la maison de Jeunes Kalât Snen. La soirée s’est terminée avec un spectacle de chant : «La voix de la montagne» signé Jemaï Laâmeri.
Le lendemain dans l’après-midi, l’ouverture officielle s’est déroulée dans la maison de la Culture de Aïn Draham au cours de laquelle des hommages émus ont été rendus à Néjia Ouerghi, Faouzia Badr et le talentueux monteur Fakhreddine Amri, enfant de la région, et ce en présence des autorités locales et des invités venus de pays arabes ainsi que du public et des médias. Auparavant, il y a eu l’inauguration d’une exposition retraçant la mémoire du festival et une autre consacrée aux produits du terroir des artisanes de la région.
Puis place a été faite aux projections de films : «Le Retraité», court-métrage de Samir Harbaoui, «Voyage» de Jamil Najjar et «Mouvema» d’Inès Othmen, et ce en leur présence et celle de l’acteur Chedly Arfaoui. La soirée s’est terminée par un spectacle musical de la troupe «Ajrass» dirigée par Adel Bouallègue. Ces Journées se sont articulées donc autour de projections de films de longs et de courts-métrages tunisiens et de débats avec les cinéastes et acteurs présents. Sans compter les ateliers d’initiation encadrés par Chayma Laâbidi.
La Palestine était présente à l’ouverture, avec une allocution présentée par le jeune étudiant palestinien Houcine Muslim Abou Arouq, et tout au long de la manifestation. Intitulé «Vision du cinéma palestinien, la section a proposé la projection d’un film «Farha» (Joie) de Darin Salem.
Ce redémarrage avec ses quelques trébuchements reste un exploit dans une ville où il n’existe aucune salle de cinéma. Un exploit réalisé par les amateurs de cinéma de Jendouba, avec le soutien du Centre national du Cinéma et de l’Image (CNCI), la Délégation régionale des Affaires culturelles de Jendouba, la Commune de Aïn Draham et des mécènes qui croient à l’action culturelle et à son impact sur le tourisme de la région.
Source : https://lapresse.tn/
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