Par Neila GHARBI – Publié le 19/08/2024
C’est avec beaucoup d’émotion que s’est déroulée la cérémonie d’ouverture de la 37ème édition du Festival international du Film amateur de Kélibia (FIFAK) au Théâtre de plein air «Zine Safi» de Kélibia. Le public, fidèle et chaleureux comme à son habitude, a assisté nombreux à cette soirée qui a démarré avec un hommage vibrant à l’artiste Yasser Jradi, disparu le 12 août et qui devait animer l’avant-programme de la cérémonie de cette 37ème édition, coïncidant avec la célébration de son 60e anniversaire.
La guitare et le micro de l’artiste engagé et baroudeur étaient présents sur scène alors qu’était diffusée sur l’écran une vidéo représentant le chanteur nomade lors de sa tournée en vélo dans le sud tunisien, accompagné de ses plus beaux titres à l’instar de «Dima Dima», «Dhiban» (Mouches) etc, célébrant l’amour, la liberté, la paix et la solidarité. Des chansons engagées qui resteront gravées dans la mémoire collective du public. Sa nièce, présente sur scène, a évoqué l’intérêt que portait son oncle au FIFAK et à la Fédération tunisienne des Cinéastes amateurs, dont il était autrefois membre avant de devenir chanteur, et de laquelle il est resté un fervent défenseur.
Adel Abid, président de la FTCA et directeur de la 37e édition du FIFAK, n’a pas manqué de rappeler dans son allocution l’engagement et la résistance du Festival dans la promotion du cinéma amateur qui continue à défendre bec et ongles les valeurs de liberté et de résistance, et ce malgré le manque de moyens financiers. «C’est grâce aux fidèles amis du FIFAK et au public de Kélibia que le Festival demeure l’une des manifestations les plus prisées», a-t-il indiqué en l’occurrence.
Malgré les bombes, l’espoir
La deuxième partie de la soirée a été consacrée à la projection du film documentaire «Voyage à Gaza» du réalisateur italien Piero Usberti, en hommage à la cause palestinienne. Le film de 70 minutes raconte le voyage qu’a effectué le réalisateur en 2018 dans la bande de Gaza et durant lequel il a rencontré de jeunes Palestiniens en proie à la guerre, qui souhaitent que les frontières entre Israël et l’Égypte soient ouvertes afin de pouvoir circuler entre les deux pays. Au hasard des rencontres dans les rues en ruine ou les cafés, le film nous montre une jeunesse qui, malgré le désarroi et l’abandon, garde l’espoir de voir un jour la bande de Gaza sortir de ce gouffre pour lui permettre de vivre normalement, sans crainte d’être bombardée par l’ennemi. Il s’agit d’un témoignage sur une situation préoccupante et actuellement sans issue.
Auparavant, la parole a été donnée à Narjess Ayed, représentante du Festival international d’El Quds qui, au nom de son directeur Ezzeddine Chaleh, a donné une idée sur l’édition spéciale du festival organisé a Gaza malgré la guerre qui sévit dans cette bande du territoire palestinien. Dans une vidéo, Ezzeddine Chaleh explique les raisons de l’organisation d’une édition spéciale du Festival international d’El Quds. «Notre but est d’affronter la mort à travers le cinéma», a-t-il martelé. Au milieu des décombres, le Festival a déroulé un tapis rouge en clin d’œil ironique au célèbre Festival de Cannes qui célèbre pompeusement avec strass et paillettes un cinéma dominant, indifférent à la cause palestinienne. Par ailleurs, rappelons que le FIFAK est organisé par la Fédération tunisienne des Cinéastes amateurs (FTCA) avec le soutien du ministère des Affaires culturelles et le Centre national du Cinéma et de l’Image (CNCI) et la collaboration de la municipalité de Kélibia avec un budget d’environ 300 mille dinars. La 37e édition propose une sélection de 34 films – provenant de 27 pays – sélectionnés parmi 350 œuvres. Ces films sont répartis dans les différentes sections et compétitions nationales et internationales de films d’amateurs, de cinéastes indépendants ou des films d’écoles de cinéma.
Source : https://lapresse.tn/
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