HOMMAGES AUX FAISEURS DE FILMS ARABES

Festival International du Film Arabe de Gabès

Par Narjès Torchani – La Presse de Tunisie – Ajouté le : 10-10-2015

Dans quelques jours, du 14 octobre et jusqu’au 18, Gabès sera parmi les villes tunisiennes dotées d’un festival international de cinéma. Ouvert aux films arabes, ce Festival, organisé par l’association locale Joussour, était prévu pour le mois d’avril, mais il n’a pu se faire qu’en octobre. «Nous ne garderons pas cette date pour la deuxième édition car c’est une période chargée de manifestations», a déclaré le directeur du festival, Mahmoud Jemni. Il s’est exprimé sur le programme et la vision du nouveau-né lors d’une conférence de presse tenue en milieu de semaine à la maison de la culture Ibn-Rachiq.

Trois composantes essentielles définissent le Festival International du Film Arabe de Gabès : la décentralisation culturelle, la nature de la ville côtière du sud tunisien, Gabès, devenue un pôle universitaire important, et le cinéma arabe comme un cinéma du Sud, avec ses spécificités artistiques et culturelles. «Le cinéma peut immuniser ces jeunes contre l’obscurantisme», a ajouté Mahmoud Jemni. Quant à la forme que va prendre le festival, elle se décline en compétition officielle de courts et de longs-métrages, des sections parallèles, des ateliers et une table ronde. Le film d’ouverture sera palestinien, afin de saluer le combat de ce peuple occupé. « When I saw you« , de Anne-Marie Jacir (2012) avec Ruba Blal et Saleh Bakri, marquera le lever du rideau du Festival, dont les projections et rencontres auront lieu au Centre culturel et au Centre universitaire de Gabès.

L’actrice tunisienne Hend Sabri est sa présidente d’honneur. «Je crois au Sud et au cinéma», dit-elle à propos du festival à qui elle souhaite de prendre rapidement sa place dans la constellation des manifestations culturelles tunisiennes et arabes. Un jury exclusivement féminin décernera les prix aux meilleurs films parmi les 11 longs-métrages et 10 courts-métrages sélectionnés, venant des 12 parmi les 13 pays participants, la Libye étant invitée mais pas représentée par des œuvres. Il s’agit de la productrice tunisienne Dorra Bouchoucha, de la comédienne palestinienne Ruba Blal et de la monteuse tunisienne Kahena Attia pour les longs, de la comédienne tunisienne Fatma Ben Saïdane, de la réalisatrice algérienne Mina Kassar, et de l’universitaire Olfa Njima pour les courts. En compétition, la Tunisie est représentée par « Bastardo » de Néjib Belkadhi pour les longs-métrages, et « Les Apatrides », de Arbia Abassi et Marwen Trabelsi, et « N’importe quoi! », d’Ismahane Lahmar pour les courts-métrages.

Hommages aux cinémas arabes

La compétition s’accompagne d’une rétrospective des films marquants de l’histoire du cinéma arabe. Ce retour s’effectue par différentes sections. Dans les hommages, le public du Festival International du Film Arabe de Gabès saluera la mémoire du réalisateur égyptien Taoufik Saleh (1926-2014), dont il pourra revoir les films, tels que « Les dupes » (1973) et « Journal d’un substitut de campagne » (1969). Un hommage sera également rendu au réalisateur tunisien Taïeb Louhichi à qui on doit entre autres, « Layla, ma raison » (1989), « La Danse du vent » (2004) et « L’Enfant du soleil » (2013), à la réalisatrice libanaise Nabiha Lotfi (1937-2015), auteure de nombreux documentaires sur la société égyptienne et l’Égypte où elle a vécu jusqu’à sa mort, et la comédienne tunisienne Mouna Noureddine qui a participé à de nombreuses fictions depuis les années 60, de « Goha », de Jacques Baratier à « Making-of » de Nouri Bouzid.
Dans la section «Cinéma à l’honneur», c’est l’Algérie qui sera représentée à travers un panorama de ses films, comme « Chronique des années de braise » (1975) de Lakhdhar Hamina et « Mascarades » (2007). Ciné-classique boucle le volet hommage de la première édition du Festival International du Film Arabe de Gabès, avec un retour sur des films phares du cinéma tunisien et arabe, comme « Sejnane » (1973) du Tunisien Abdellatif Ben Ammar, « Le Porteur d’eau est mort » (1977) de l’Égyptien Salah Abu Seif et « Wachma » (1970) du Marocain Ahmed Bouanani.
En plus des projections, le programme comporte un volet formation et réflexion. Le premier se traduit par l’organisation de trois ateliers, en écriture de scénario animé par Mohamed Ben Tabib, en prise de son par Moncef Taleb, et en photographie par Safouene Jalouli. L’universitaire Kamel Ben Ouanès dirigera la table ronde du Festival, qui portera sur «Le documentaire et la fiction : complémentarité, rivalité ou dissonance?». La question sera débattue en présence d’intervenants, comme le critique marocain Ahmed Boughaba et le Libanais Walid Chmaiet. Les 15, 16 et 17 octobre, le Festival se délocalise avec «Le cinéma se promène», où une séance de projection d’un court-métrage suivi d’un long-métrage, en présence de leurs réalisateurs, aura lieu à Médenine, Kébili et Tataouine. Le programme détaillé du Festival est disponible sur son site web : fifagtn.com.

Auteur : Narjès TORCHANI

Ajouté le : 10-10-2015

Source : http://www.journallapresse.tn/


 

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