Communiqué — Suite au contrat signé avec l’association «Doc House» ayant pour objet la projection du documentaire «Coloquinte», réalisé par Mahmoud Jemni. Laquelle projection devait avoir lieu le vendredi 19 février 2021, à 22h30, sur la chaîne tunisienne Attessia TV.
L’association «Doc House» a préparé le matériel publicitaire requis et l’a publié, pas moins de 5 fois, sur sa page officielle. Certains médias ont diffusé ce matériel publicitaire. La projection du film a été annulée sans notification préalable, excuses ou explications.
Malgré la demande adressée à la responsable de «Doc House» d’une explication de l’annulation de la projection – explication assortie d’une forme de solidarité avec le réalisateur et l’équipe du film – aucune initiative n’a été prise…
Cette annulation est une violation explicite de la liberté d’opinion, de pensée et d’expression, garantie par l’article 31 de la Constitution tunisienne, que l’annulation ait été faite par la chaîne contractant avec «Doc House» ou par toute autre partie. Aucune partie n’a le droit d’exercer une censure sur le travail de création. La censure porte atteinte au secteur du cinéma en Tunisie et cause un préjudice moral et financier au réalisateur et producteur de «Coloquinte», ainsi qu’à toute l’équipe technique, et plus particulièrement aux protagonistes du film qui ont été torturés et maltraités par les institutions et agents de l’État tunisien entre 1956 et 2010. Ces protagonistes ont été privés de pouvoir témoigner de leurs souffrances face au grand public.
J’appelle les citoyens, tous les hommes et femmes d’honneur, les professionnels du secteur du cinéma et les hommes de médias à lutter contre le musellement de la liberté d’expression et à affronter la censure, quelle que soit son origine.
Fait le 2 mars 2021,
Mahmoud Jemni, réalisateur de «Coloquinte».
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