LE GRAND CINÉASTE MALIEN SOULEYMANE CISSÉ NOUS A QUITTÉS

Souleyman Cisse © Ouest France

Un des principaux piliers du cinéma africain, le célèbre réalisateur malien Souleymane Cissé, vient de nous quitter à l’âge de 84 ans, pour un monde meilleur (nous le lui souhaitons).

Il s’est éteint hier, mercredi 19 février. Sa fille, Mariam Cissé,  l’a annoncé à l’Agence France-Presse : «Papa est décédé aujourd’hui à Bamako. Nous sommes sous le choc. Toute sa vie, il l’a consacrée à son pays, au cinéma et à l’art».

Comme bon nombre de cinéastes africains, Souleymane Cissé a étudié le cinéma en Union soviétique dans les années 1960, et y a appris le métier de projectionniste, puis de directeur de la photographie.

Rentré au Mali en 1970, il s’engage au départ comme cameraman-reporter au service cinéma du ministère de l’Information et profite de cette opportunité pour parcourir son pays de long en large, caméra à l’épaule pendant trois ans, et réaliser ainsi plusieurs documentaires.

Son premier long-métrage, Den MusoLa Jeune fille»), sort en 1975. Il raconte le drame d’une jeune fille-mère muette et abandonnée. Souleymane Cissé fait d’elle le symbole de l’oppression des femmes. Interdit au Mali, ce film lui vaut également un séjour en prison.

«Comme tant d’autres cinéastes, Souleymane Cissé a voulu faire du cinéma pour restituer à l’Afrique son humanité et essayer de l’aider dans ce projet d’émancipation du passé colonial. C’est une révolte qu’il faut continuer. Son patrimoine doit être restauré, numérisé et proposé aux nouvelles générations qui ne connaissent pas son cinéma», précise le cinéaste et producteur tunisien Mohamed Challouf qui le connaît bien pour avoir travaillé avec lui.

Filmographie de Souleymane Cissé :

Courts et moyens-métrages

  • 1968 : L’Aspirant
  • 1968 : Source d’inspiration
  • 1970 : Dégal à Dialloubé
  • 1971 : Fête du sanké
  • 1972 : Cinq jours d’une vie
  • 1975 : L’Homme et ses idoles
  • 1978 : Chanteurs traditionnels des Iles Seychelles

Longs-métrages :

  • 1975 : La Jeune fille (Den Muso)
  • 1978 : Le Travail (Baara)
  • 1982 : Le Vent (Finyè)
  • 1987 : La Lumière (Yeelen)
  • 1995 : Le Temps (Waati)
  • 2009 : Dis-moi qui tu es (Min Yé)
  • 2015 : O Ka

Les équipes du site cinematunisien.com et de la revue de critique cinématographique «NOTRE REGARD» présentent leurs condoléances à sa famille ainsi qu’à l’ensemble des cinéastes africains.

Qu’il repose en paix.


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