LEVER DE RIDEAU DES JOURNÉES CINÉMATOGRAPHIQUES DE CARTHAGE

TUNIS, 30 oct. 2022 (TAP) – Le lever de rideau des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) a eu lieu samedi soir, au Théâtre de l’Opéra de Tunis qui abritait la cérémonie officielle, précédée par le rituel du tapis rouge pour la marche des stars.

Un grand dispositif sécuritaire était installé devant la Cité de la Culture qui a déroulé le tapis rouge pour les invités de la 33ème édition des JCC, organisée durant une semaine, du 29 octobre au 5 novembre 2022.

Sous une lumière tamisée, les artistes et stars du festival étaient tous réunis sur la grande place du Théâtre de l’Opéra, autour d’une installation géante du Tanit des JCC.

Le festival est de retour dans son rendez-vous habituel pour une nouvelle édition en automne. Celle de 2021 avait eu lieu du 30 octobre au 6 novembre dans un contexte qui était encore marqué par une conjoncture mondiale délicate, en raison de la crise sanitaire du Covid-19 entamée en 2020.

«Après une période assez difficile, pour la Tunisie comme dans le monde entier, la vie culturelle et artistique a retrouvé son rythme habituel», a déclaré la ministre des Affaires culturelles, Hayet Ketat Guermazi.

Dans son allocution à l’ouverture du festival, Mme Guermazi a estimé que l’ouverture des frontières a permis aux créateurs et aux artistes de se retrouver à nouveau dans un cadre de dialogue et d’échange d’expertise et d’expériences». Ces retrouvailles porteuses d’espoir ont pour « but de propager les valeurs de la beauté et la joie de vivre», a encore dit la ministre.

Elle a rappelé le slogan choisi pour cette édition anniversaire des JCC, «Créer un chemin», qui traduit cette ouverture des frontières entre les pays. «Il n’y a pas mieux que le cinéma, et l’art en général, pour traduire cette tendance vers plus de créativité, de découverte et d’imagination cinématographique », a-t-elle expliqué.

S’agissant des choix de la direction actuelle du festival présidée par Sonia Chamkhi, cinéaste, la ministre a fait constater une édition qui tend à instaurer une harmonie entre les valeurs fondamentales des JCC et les nouvelles sections dont la création coïncide avec les exigences de l’époque actuelle».

©tap.info.tn

L’Arabie Saoudite est l’invitée d’honneur de cette édition des JCC qui accueille une quarantaine de professionnels du 7ème art saoudiens. Sept films saoudiens feront l’objet de projections-débats au cinéma Africa, en plus d’une table ronde autour du cinéma saoudien.

La ministre a souhaité la bienvenue aux invités saoudiens, tout en mentionnant des films qui traduisent l’expérience cinématographique de ce pays. Le choix du cinéma saoudien, selon elle, « s’insère dans la même tradition aux JCC, qui a toujours été un espace pour promouvoir et célébrer le cinéma ». La ministre a également souligné la poursuite du partenariat fructueux entre les deux pays, dans le secteur du cinéma.

Les JCC qui fêtent cette année leur 56ème printemps, constituent la plus ancienne manifestation cinématographique arabe et africaine. Le festival prévoit deux Focus dédiés à l’Espagne et à la Palestine et aux œuvres de femmes cinéastes de ces deux pays.

Les JCC sont placées sous l’égide du ministère des Affaires culturelles, avec un comité directeur désigné par le ministre de tutelle. Depuis leur création en 1966, les JCC oeuvrent à offrir une visibilité pour les films africains et arabes, avec une ouverture récente sur les cinémas du monde.

L’artiste disparu Hichem Rostom (26 mai 1946 – 28 juin 2022) et la cinéaste Kalthoum Bornaz (24 août 1945 – 3 septembre 2016) seront à l’honneur aux JCC, qui rendront également hommage à Yamina Bachir Chouikh (Algérie), Mohamed Abderrahman Tazi (Maroc), Naky Sy Savané (Côte d’Ivoire) et Daoud Abdel Sayed (Égypte).

À cette occasion, la ministre a aussi rendu hommage à Ahmed Rachdi, cinéaste et conseiller culturel (chargé de la culture et de l’audiovisuel) auprès du président algérien Abdelmadjid Tebboune, Hela Sedki, actrice égyptienne, et Serge Toubiana, journaliste et critique de cinéma français d’origine tunisienne.

Pour l’ouverture, le comité organisateur a choisi de mettre à l’honneur l’œuvre d’un cinéaste marocain Abderrahim Tazi qui est le président du jury de la compétition officielle des longs-métrages de fiction aux JCC 2022. Son nouveau long-métrage «Fatema, la sultane inoubliable», en hommage à la militante Fatima Mernissi, a été projeté, hors-compétition, en avant-première.

Dans son intervention avant la projection du film, le réalisateur a présenté «un biopic qui revient sur un long parcours d’une femme sociologue et militante pour la libération de la femme et les droits de l’homme ». Il aspire à ce que ce film trouve un large écho après des jeunes générations, en leur offrant la possibilité de découvrir le parcours exceptionnel de sa compatriote, Fatima Mernissi.

Mohamed Abderrahmen Tazi est à la tête d’un jury international composé de Bushra Rozza (Égypte), Apolline Traoré (Burkina-Faso), Celia Rico Clavellino (Espagne), Mai Masri (Palestine), Abdelatif Ben Ammar (Tunisie) et Salem Brahimi (Algérie).

La compétition officielle, destinée aux productions récentes cinématographiques arabes et africaines, est la section phare du festival. Le Tanit d’Or est la plus haute distinction des JCC décernée au meilleur film de fiction de la compétition officielle.

La section des longs-métrages de fiction comprend douze films qui concourent pour le Tanit d’Or, dont deux tunisiens, « Sous les figues » d’Erige Sehiri et « Fractus » de Rahmouni Nader.

La Semaine de la Critique est le nouveau-né de cette édition avec une sélection de 7 films de divers pays. Cette section met à l’honneur les jeunes réalisateurs qui en sont à leur premier ou deuxième film de fiction.

Pour la deuxième année consécutive, les JCC présentent quatre courts-métrages adaptés de nouvelles tunisiennes, produits avec le soutien du Centre National du Cinéma et de l’Image (CNCI). «Ciné Kids» et une nouvelle section, hors compétition, dédiée aux enfants en vue d’ancrer l’esprit cinématographique chez les jeunes générations et les initier au 7ème Art dans le cadre de projections-débats.

Ciné Avenue présente 6 films qui seront en projection sur l’avenue Bourguiba, artère principale de la capitale, autour de laquelle se déroulait le festival avant la création de la Cité de la Culture en 2018. Cette dernière abrite actuellement la majeure partie des manifestations et les projections des films en compétition officielle.

Plus de 599 films, issus de 72 pays,dont 23 africains et 17 arabes en plus de 32 participations internationales, sont au line-up des JCC organisées à Tunis et autres villes de la République.

FATY

Source : https://www.tap.info.tn/


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