À PEINE J’OUVRE LES YEUX, DE LEYLA BOUZID : LA FUREUR DE VIVRE, MADE IN TUNISIA !

Par Hatem BOURIAL – Le Temps – Dimanche 3 janvier 2016.

La sortie très attendue du film «À peine j’ouvre les yeux» de Leyla Bouzid aura lieu le 15 janvier prochain dans plusieurs salles en Tunisie. Le film de cette jeune cinéaste est une première œuvre qui a immédiatement connu un succès international.

En effet, ce film qui met en scène l’histoire de Farah, jeune chanteuse engagée, a convaincu de nombreux publics ainsi que des festivals de premier plan. Projeté à la Mostra de Venise, au Festival de Dubaï et dans plusieurs festivals européens, le film a toujours rencontré le succès, grâce à sa fraîcheur et son hommage profond à la génération tunisienne de la révolution.

Incontestablement, film de l’année 2015, «À peine j’ouvre les yeux» a déjà glané plus de vingt-cinq prix sur le plan national et international. Il fut la révélation des JCC 2015 en y glanant quatre prix en compétition officielle, en novembre dernier.

Sa sortie commerciale en France a également été couronnée de succès, avec une avant-première qui a mobilisé un public de choix, le 3 décembre dernier à la salle mythique du Louxor, avec une réussite convaincante dès les premières semaines de projection sur les écrans français.

Face à l’archaïsme, les désirs de la génération montante

Précédé d’une belle réputation, le film viendra maintenant à la recherche du difficile public tunisien dans un contexte de retour au premier plan des salles de cinéma. En effet, avec l’Agora de la Marsa, le Madart de Carthage, le Ciné-Vog du Kram ou le Majestic de Bizerte, l’heure est à la cinéphilie revenue. Ces petites salles drainent en effet un public engagé et exigeant, qui devrait réserver un triomphe à ce premier film de Leyla Bouzid.

Œuvre poignante, «À peine j’ouvre les yeux» s’attaque de plein fouet à plusieurs tabous et aux ressorts archaïques de la société tunisienne. Manifeste d’une jeunesse en rupture, ce film égrène la fureur de vivre d’une génération confrontée à des murs symboliques, étouffée par une dictature anachronique et liberticide.

Un film à découvrir aussi pour la superbe prestation de Beya Mdhaffar dans le rôle de Farah et la cohésion de toute une équipe aussi jeune que talentueuse.

Film de l’année 2015, «À peine j’ouvre les yeux» sera fort probablement aussi celui de l’année 2016, celle de la confirmation et de la consécration par le public tunisien.

 

Hatem BOURIAL

Source : http://www.letemps.com.tn/


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