LES SORTIES CINÉ TUNISIENNES DE 2016

Le cinéma tunisien sera à l’honneur en 2016 !

Publié par : Haithem HAOUEL – et Mourad LASRAM www.zoopolis.tv – 14 janvier, 2016.

Environ une vingtaine de productions tunisiennes sont attendues pour le grand bonheur des cinéphiles. Des œuvres cinématographiques à n’en plus finir sur grand écran s’empareront des salles obscures du pays et ce, tout au long de l’année.

Des subventions de la part du ministère tunisien de la culture ont en effet été attribuées à un bon nombre de réalisateurs, leur permettant ainsi de concrétiser des projets de films en construction. Mais pas seulement ! Des longs-métrages présentés lors des dernières Journées Cinématographiques de Carthage en avant-première ouvrent le bal et sortent officiellement en salles à partir de cette semaine.

Zoopolis s’est empressée de concocter pour vous le programme qui vous attend cette année.

1 – «Dicta Shot» de Mokhtar Laajimi :

  • Ce long-métrage réalisé en 2013 bénéficie d’un bon casting (Fatma ben Saïdane, Hichem Rostom, Rim El Benna) et d’une équipe technique qui a fait ses preuves dans des productions étrangères. Le film relate des événements se déroulant pendant le mois de janvier 2011 dans un asile psychiatrique et examine le quotidien d’un groupe d’individus totalement aliénés, qui en réalité, cache une forme camouflée d’asile d’opposants au pouvoir. En salles déjà depuis le 9 janvier.

2 – «À Peine J’ouvre les yeux» de Leyla Bouzid :

  • Leyla Bouzid a fait parler de son film bien avant son avant-première nationale aux JCC 2015 (Grand gagnant de cette édition avec 5 prix décrochés).
    Sélectionné et primé dans de nombreux festivals à l’échelle internationale dont La Mostra de Venise aux Venice Days, Toronto, le Festival International de Saint Jean-de-Luz, Bayard d’Or au Festival de Namur ou encore tout récemment au Festival International du Film de Dubaï.
    On suit l’entrée dans le monde adulte de Farah, qui passe le bac et qui rêve que d’une seule chose : mener à bien le projet de son groupe musical aux textes engagés et suivre des études en musicologie avant un certain 14 janvier 2011.
    Ce long-métrage est déjà sorti dans les salles françaises et a atterri dans les salles tunisiennes le 13 janvier 2016. Ne le ratez pas si vous voulez comprendre les raisons d’un tel succès. Le film affiche déjà complet partout.

3 – «Narcisse» de Sonia Chamkhi :

  • L’écrivaine s’est essayée pour la première fois au format long-métrage présenté en avant-première aux dernières JCC le 23 novembre 2015.
 L’œuvre relate l’histoire de Hind (Aïcha ben Ahmed), comédienne de théâtre, mariée à un metteur en scène tyrannique et violent (Jamel Madani).
 La jeune femme interprète également le rôle principal dans la pièce de théâtre de son époux qui s’inspire de son vécu tragique : problèmes conjugaux, relations familiales et parentales houleuses, frère cadet homosexuel, frère aîné tombé dans l’intégrisme religieux… Une mise en abyme dont elle ne sortira pas indemne.
    Vous pourrez découvrir cette fiction à partir du 14 février 2016.

4 – «Éclipses» de Fadhel Jaziri :

  • Cette œuvre marque le grand retour de Fadhel Jaziri sur grand écran. Le film, présenté en Séance spéciale aux JCC 2015 le 27 novembre, plonge le spectateur dans une Tunisie sombre en pleine période de transition démocratique. Sombre, oui, mais porteuse d’un message d’espoir pour un avenir meilleur. Au casting on retrouve : Ali Jaziri, Yasmine Bouabid, Mohamed Driss et Sara Hannachi.
    Hind, productrice et présentatrice vedette d’une émission populaire de télévision, s’éprend d’un commissaire de police, Lassâad, qui enquête sur le meurtre d’un entrepreneur dans le bâtiment. Ils découvrent ensemble un réseau de passeurs de jihadistes vers la Syrie et essayent, avec la complicité d’un juge d’instruction Iyadh, de le démanteler.
Le film est dédié à la mémoire d’Omar Jaziri, assistant et fils du réalisateur décédé sur le plateau de tournage. Tel un challenge, le film a quand même vu le jour et sera disponible dans les salles dès février.

5 – «Tunis by night» d’Elyes Baccar :

  • Tournage entamé le samedi même où les JCC 2015 se sont achevées, son réalisateur présente son film aux médias locaux comme suit : «C’est un film simple, une histoire de tous les jours, une fiction sur la normalité dans tout ce qu’elle a  de tragique, de douloureux et de merveilleux. Cette histoire n’est ni trop personnelle, ni complètement étrangère à ce que j’ai pu vivre.
    Dans sa simplicité, «Tunis by night» est un récit complexe où le beau et le laid se côtoient sous le même toit, l’espoir et la déception se heurtent dans chaque coin de rue et l’amour et l’indifférence se regardent en face sans pouvoir s’ignorer». Sortie prévue à la mi-2016, toujours selon les dires d’Elyès Baccar.

6 – «Zéro» de Nidhal Chatta :

  • L’avant-première de ce film documentaire a eu lieu à New Delhi (Inde) le 9 octobre 2015.
 Sa sortie officielle était prévue pour le mois de décembre 2015, seulement elle tarde toujours à se faire. Ce film subventionné par le ministère de la culture, mais non retenu pour la sélection officielle des dernières JCC, rassemble Yassine ben Yahia et Hichem Rostom autour de l’itinéraire du chiffre «zéro», découvert en Inde et à l’apport de la civilisation arabo-musulmane à la science et aux mathématiques.
    Un père mathématicien et son fils bachelier partent sur les traces du chiffre. Une quête initiatique pour un chiffre pour le moins étrange. En effet, Zéro fascine autant qu’il inquiète et dérange.
    Inventé par les Babyloniens, interdit par les Grecs, adoré par les Indous, transmis par les Arabes, Zéro part à la conquête du monde occidental qui l’a farouchement combattu et s’en est servi comme d’une arme fatale contre les hérétiques.

7 – «Lilia» de Mohamed Zran :

 

  • «Lilia»  brosse le portrait d’une jeune femme tunisienne, très libérée jusqu’au jour du 23 octobre 2011, ou les premières élections démocratiques ont permis aux islamistes de prendre les rênes du pays pour un bon bout de temps. Le film met l’accent sur l’impact politique qu’a eu ce règne sur les droits individuels et particulièrement sur les acquis de la femme.
    Le casting réunit Hélène Catzaras, Najoua Miled, Nabil Mihoub, Sabri Jendoubi, et la nouvelle révélation dans le rôle titre Samar Matoussi, inconnue du public jusque là.
 La fin de tournage a eu lieu il y a deux ans. Le film vient de décrocher une multitude de prix au Festival International de Londres, avec notamment le Prix du meilleur film étranger. La sortie de ce film devrait se faire très prochainement en Allemagne d’abord, puis en Tunisie en mars ou avril.

8 – «Inhebbek Hédi» de Mohamed Ben Attia :

  • Coproduction tuniso-belge, entre Nomadis Images et Les Films du Fleuve des Frères Dardenne, «Inhebbek Hédi» est le récit d’un jeune homme sans histoire. Il parle peu, réagit rarement et n’attend rien de particulier de sa vie tracée. Indifférent à ce qui l’entoure, il laisse faire. Dans un contexte politique de plus en plus trouble, il part donc à Mahdia et fait la connaissance de Rim, jeune animatrice dans un hôtel, une sorte de club de vacances qui se vide de ses touristes. Au fur et à mesure de l’avancement des préparatifs du mariage, Hédi se trouve confronté à faire des choix.
    Une sortie qui devrait avoir lieu au printemps 2016.

9- «Benzine» de Sarra Abidi :

  • Cette jeune réalisatrice tunisienne a opté pour les décors naturels du sud-est tunisien pour le tournage de son film, plus précisément à Gabès et à Médenine. Le tournage a commencé le 28 novembre pour une sortie programmée fin 2016.
    Le long-métrage suit le parcours d’une famille du sud tunisien endeuillée suite à la perte de son fils et a pour thématique principale l’aspect humain de l’immigration clandestine.
 Produite par la société Synergie, cette fiction a profité d’une aide à la production de 4.000 octroyée par le ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine et d’un brillant casting, avec la présence de Sondos Belhassen, et Ali Yahiaoui, ainsi que Fatma Ben Saïdane et Jamel Chandoune.

10 –  «Vagues brisées» d’Habib Mestiri :

  • Le film est dans la boite ! Cette œuvre  a été tournée entre la Goulette et la ville natale de son réalisateur, Chabba.
    Avec en tête d’affiche l’acteur Ahmed Hafiane, «Vagues brisées» est un film d’antan dont les événements se déroulent à l’époque post-coloniale de 1955 à 1965. Le long-métrage devrait très bientôt sortir sur les écrans mais à l’heure actuelle, toujours pas de date précise communiquée.

11– «Fleur d’Alep» de Ridha El Behi :

  • Avec en tête d’affiche Hichem Rostom et Hend Sabri qui marque son grand retour dans le cinéma tunisien après sept ans d’absence, le tournage de ce long-métrage a pris fin en décembre 2015, après trois ans de tâtonnement autour de ce projet. Le film, dont une grande partie a été tourné au Liban, prône les droits de la femme et met la lumière sur le devenir des enfants conçus dans des camps de jihad. Un problème social plus que jamais d’actualité, décortiqué sur grand écran par Ridha El Béhi. Sa date de sortie est prévue pour la fin de l’année 2016.

12 – «Thala mon amour» de Mehdi Hmili :

  • Le réalisateur de «La Nuit de Badr» revient avec son premier long-métrage Thala mon amour» et tente de poser un regard inédit sur les événements du printemps arabe. 
Le récit trace les deux destins parallèlement entre les villes de Thala et de Kasserine. Deux axes d’action pour raconter l’intimité de deux personnages qui s’aiment depuis toujours, l’un croit en la révolution et l’autre la refuse totalement.
    Il s’agit d’un amour impossible, c’est avec cette ligne narrative que le drame collectif rejoint le drame individuel, le tout provoqué par le régime de Ben Ali. Cette fuite en avant des deux personnages incarnés par les acteurs Ghanem Zrelli et Najla Ben Abdallah, n’est que la fuite en avant de tout un peuple opprimé qui cherche toujours à retrouver sa dignité.
Le film sortira en Tunisie après les JCC mais il sortira avant en France et en Italie.

13 – «Le Rêve chinois» de Rachid Ferchiou :

  • Ce film est une première coproduction tuniso-chinoise dont le tournage a débuté il y a deux ans en Tunisie et en Chine.
    Le film suit le parcours d’une chanteuse tunisienne en vogue, adulée par son public, mais qui traine un mal de vivre de plus en plus insupportable jusqu’au jour où elle croise le chemin d’un inconnu recherché par les services secrets chinois. Une fiction à découvrir fin 2016.

14 – «Tunis blues» de Lotfi Achour :

  • Ce drame d’une durée de 90 min suit, sous forme d’enquête policière, les destins croisés de trois personnages dans une Tunisie post-révolutionnaire fragilisée.
    L’écriture de ce premier long-métrage a commencé il y a plus de deux ans. Le film ne devrait plus tarder à voir le jour, d’autant plus qu’il a aussi bénéficié d’une subvention de la part du ministère de la Culture. Parallèlement, Lotfi Achour a cartonné dans de nombreux festivals à l’échelle internationale grâce à son court-métrage Père en 2015.

15 – «Corps étranger» de Raja Amari :

  • Après Satin rouge et Printemps tunisien, la réalisatrice reviendra cette année avec ce nouveau long-métrage. Le film retrace le parcours d’un jeune immigré tunisien illégal contraint de travailler pour une famille bourgeoise française. L’homme a bouleversé le quotidien de chaque membre et en particulier, la mère qui s’est retrouvée sujette à une forte attraction envers le jeune homme. Produit sous la houlette de Dominique Besnéhard de MON VOISIN PRODUCTIONS (France)  et de Dorra Bouchoucha de Nomadis Images, le film est actuellement en phase de préparation et devrait être prêt idéalement pour les JCC 2016.

16- «La Parabole de Zizou» de Férid Boughedir :

  • Sur un fond de dictature, de révolution et de naissance du printemps arabe, un Candide moderne découvre l’amour des femmes dans un monde complexe et imprévisible où tout se bouscule et rien n’est certain.
    Produit par Cinares Production, le film a bénéficié de 40.000 euros d’aide à la production du Fonds francophone de production audiovisuelle du sud.
    Le casting réunit une pléiade de jeunes, comme Sabri Jendoubi, Aïcha Ben Ahmed, Ramzi Slim, Zied Touati, mais aussi quelques aînés comme Taoufik Bahri, Fatma Ben Saïdane et Raouf Ben Amor.
    On sait que le film n’est pas encore finalisé. Sera-t-il prêt à temps avant la fin de l’année ?

17 – «Diaspora» d’Ala Eddine Abou Taleb :

  • Une petite production a néanmoins pu se distinguer lors des dernières JCC 2015. Celle d’Ala Eddine Abou Taleb qui a raflé le Tanit d’Or du meilleur court-métrage. Il faut être aux aguets pour découvrir ce film court en stop motion, déjà présenté une fois à CinéMadart fin décembre mais aussi récemment, lors du festival du court-métrage de Gabès.

18 – «Ghouroub / The After» de Fakhri el Ghazal :

  • Signé Exit Production, ce film documentaire a été présenté à CinéMadart lors d’une avant-première officieuse, organisée dans le cadre d’une campagne de soutien à son réalisateur, incarcéré farouchement pour détention et consommation de cannabis, deux jours seulement après avoir finalisé ce film. Relâché depuis, les préparatifs pour une avant-première officielle sont en cours d’ici la fin du mois de janvier 2016 selon les affirmations de son réalisateur.

19 – «Suspension» d’Alaa Eddine Slim :

  • Décrit comme une «grande aventure singulière», le long-métrage d’Alaa a été tourné du mois de février à mars 2015. Sa sortie officielle est prévue pour l’automne 2016.

Haithem Haouel & Maurad Lasram

Source : http://www.zoopolis.tv/


 

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