LE FILM «LA VOIX DE HIND RAJAB» NOMMÉ AUX OSCARS ET ACCLAMÉ À VENISE

Ahraminfo, vendredi 29 août 2025

La liste préliminaire des films sélectionnés pour l’Oscar sera publiée en décembre 2025, avant l’annonce de la shortlist en janvier 2026 et la cérémonie en mars.

Le Centre national du Cinéma et de l’Image en Tunisie a annoncé la sélection du film «La Voix de Hind Rajab», de la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania, pour représenter la Tunisie dans la compétition de l’Oscar du meilleur film international prévue en mars 2026, selon Palestinian Refugees Portail. Cette nomination a été officialisée vendredi 29 août 2025, alors que le film venait de faire une entrée remarquée à la Mostra de Venise (festival du cinéma de Venise).

Soutenu par plusieurs figures hollywoodiennes dont Brad Pitt, Joaquin Phoenix, Rooney Mara, Alfonso Cuarón et Jonathan Glazer, le film retrace le destin tragique de Hind Rajab, une fillette palestinienne de cinq ans tuée avec six membres de sa famille lors d’un bombardement israélien sur leur voiture à Gaza le 29 janvier 2024.

L’œuvre reconstitue les dernières heures de l’enfant, qui avait appelé le Croissant rouge palestinien pour demander de l’aide après la mort de ses proches, avant que son corps ne soit retrouvé aux côtés des secouristes venus la sauver.

Le film intègre l’enregistrement authentique de cet appel, utilisé comme un témoignage brut de l’indicible.

«Après avoir entendu cette voix, j’ai su que je devais tout arrêter pour faire ce film», confie Ben Hania, déjà doublement nommée aux Oscars. Elle a choisi de laisser la violence hors champ, préférant montrer «l’attente, la peur, le silence insoutenable».

Présenté en avant-première à la 82ᵉ édition du Festival du Film de Venise (27 août – 6 septembre 2025), le film a été accueilli par une ovation. Le directeur du Festival, Alberto Barbera, l’a décrit comme l’un des films qui «marqueront profondément le public et les critiques».

La réalisatrice a expliqué sa démarche : «Je ne peux pas accepter un monde où un enfant appelle à l’aide et personne ne répond. Ce n’est pas seulement une histoire palestinienne, c’est un deuil universel. Le cinéma, lorsqu’il s’appuie sur des événements réels et documentés, devient un outil pour résister à l’oubli et préserver la mémoire».

Ce message trouve un écho particulier dans un climat tendu : plusieurs cinéastes italiens ont exhorté la Mostra à ne pas rester muette face à la guerre à Gaza, tandis qu’une manifestation pro-palestinienne est annoncée au Lido.

Parallèlement à ce succès cinématographique, la Fondation Hind Rajab, créée à Bruxelles en février 2024 comme branche juridique du mouvement «30 Mars» (Journée de la Terre palestinienne), poursuit son combat judiciaire.

Cette fondation a déjà déposé une plainte auprès du parquet néerlandais contre un officier israélien accusé de participation à un génocide à Gaza, et engagé des recours visant plusieurs responsables israéliens après l’assassinat du journaliste d’Al Jazeera Anas Al-Sharif.

Après sa première mondiale le 3 septembre à Venise, «The Voice of Hind Rajab» sera présenté au Festival international du Film de Toronto (du 4 au 14 septembre), continuant de gagner du terrain en tant que l’un des titres les plus discutés du circuit des festivals de cette année, jusqu’aux Oscars.

La liste préliminaire des films sélectionnés de l’Oscar sera publiée en décembre 2025, avant l’annonce de la shortlist en janvier 2026 et la cérémonie en mars. Entre reconnaissance artistique et poids d’un témoignage universel, «La Voix de Hind Rajab» s’impose déjà comme l’un des films les plus attendus de l’année.