Par Neila GHARBI – La Presse de Tunisie – 12 décembre 2025
Dans la sélection de cette édition, les réalisatrices sont présentes notamment dans la compétition de longs-métrages de fiction et quasi-absentes dans celle du documentaire.
Ceci étant, et face aux différents défis du secteur et des difficultés économiques, les femmes sont au cœur de cet événement cinématographique qui offre une grande visibilité à tous les participants.
La Presse — La 36° édition des Journées cinématographiques de Carthage (13-20 décembre) est marquée par la présence de réalisatrices tunisiennes, notamment au niveau de la compétition officielle. Kaouther Ben Hania avec «La Voix de Hind Rajab», Erige Sehiri avec «Promis le ciel» et Amel Guellaty avec «Où le vent nous emmène-t-il ?» sont en lice pour les Tanits.
Cette présence remarquable a suscité des interrogations lors de la conférence de presse. «Pourquoi n’a-t-on sélectionné que des films réalisés par des femmes ? Où sont les hommes ?».
Il n’y a pas d’équité dans ce genre de compétition. Le comité de sélection a choisi les films, non pas en fonction du sexe de la personne mais de la qualité de l’œuvre.
Il se trouve que les trois films en question sont sans doute les meilleurs, compte-tenu du nombre de Prix qu’ils ont obtenu lors de leur participation dans les festivals internationaux.
Depuis quelques années, les réalisatrices tunisiennes dominent la scène cinématographique avec des films qui soulignent leurs talents, se distinguant par des choix thématiques forts en rapport avec l’actualité, des approches narratives audacieuses et des formes techniques nouvelles.
Les JCC représentent un espace idéal qui incarne l’esprit d’ouverture sur des talents nouveaux, sans distinction de sexe. La représentation des femmes n’est plus seulement devant la caméra, mais aussi dans le processus de création cinématographique.
Ainsi, les voix féminines se sont imposées dans le paysage audiovisuel de manière générale et dans les différents postes, depuis l’écriture du scénario jusqu’à la production, en passant par l’interprétation, la réalisation.
Cette évolution s’est manifestée grâce à la multiplication des écoles de cinéma ayant permis grandement à démocratiser l’enseignement de l’image et du son qui ne sont plus l’apanage des hommes.
Les JCC sont le reflet de ces voix féminines inspirantes reléguées autrefois à des postes subalternes.
Cette 36° édition met en lumière les réalisatrices non seulement tunisiennes, mais aussi arabes et africaines, à l’instar de Shahad Ameen d’Arabie saoudite, Zain Duraie et Suzannah Mirghani de Jordanie, Viola Shafik d’Égypte et d’autres.
Dans la sélection de cette édition, les réalisatrices sont présentes notamment dans la compétition de longs-métrages de fiction et quasi-absentes dans celle du documentaire.
Ceci étant, et face aux différents défis du secteur et des difficultés économiques, les femmes sont au cœur de cet événement cinématographique qui offre une grande visibilité à tous les participants, notamment ceux qui n’ont pas la chance d’être sélectionnés dans d’autres festivals internationaux.
Les JCC restent une opportunité importante et une vitrine de ce qui se fait de mieux au cinéma.
À l’instar des sessions précédentes, le public sera au rendez-vous pour assister en grand nombre aux séances de projections, notamment de films tunisiens, ce qui est en soi une récompense pour les cinéastes.
Les JCC, l’un des festivals les plus importants en Afrique et dans le monde arabe, sont un véritable baromètre de l’émergence d’une nouvelle génération de femmes cinéastes qui méritent toute l’attention, ainsi qu’un tremplin pour les jeunes talents.
Source : https://www.lapresse.tn/

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