ÉTALON D’OR DE YENNENGA, AVEC «ASHKAL», SIX PRIX OBTENUS AU TOTAL

Par Zouhour HARBAOUI – Le Temps – 7 mars 2023

Le rideau est tombé sur la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco/Burkina Faso). Cette année, c’est une véritable victoire pour le cinéma tunisien pour le Prix suprême, à savoir l’Étalon d’Or de Yennenga, qui a été remporté par un long-métrage de fiction tunisien, et ce pour la première fois dans l’histoire du Fespaco.

Six Prix pour notre pays

Une scène de « Ashkal », première fiction du Tunisien Youssef Chebbi. ©The Party Film Sales

C’est «Ashkal» de Youssef Chebbi, pour «sa rigueur extrême» et son «travail qui sort de l’ordinaire», qui a décroché ce fameux sésame convoité cette année par 15 films dont deux tunisiens, puisque le long-métrage d’Erige Sehiri, «Sous les figues», était également en compétition. D’ailleurs, ce dernier a obtenu les Prix de meilleure interprétation féminine (pour l’ensemble des jeunes actrices) et de meilleure interprétation masculine (pour l’ensemble des jeunes acteurs).

C’est au total six Prix qu’a obtenu notre pays, grâce à une nouvelle génération de cinéastes et d’acteurs. En effet, outre les deux Prix pour «Sous les figues», et l’Étalon d’Or de Yennenga à «Ashkal», ce dernier a également obtenu le Prix du meilleur son. Le cinquième Prix, et non des moindres, est le Poulain d’Or du documentaire court-métrage qui a été attribué à Lotfi Achour pour son film «Angle mort». Quant à «Kendila» de Nadia Rais, il a obtenu le premier Prix court-métrage du film d’animation. Ce n’est pas une première victoire pour Nadia Rais, c’est une autre victoire, puisque la réalisatrice avait obtenu le même Prix pour son œuvre «Briska» au Fespaco 2019.

Rappelons qu’il y avait six œuvres tunisiennes en compétition, toutes catégories confondues, puisque «Géologie de la séparation» de Yosr Gasmi et Mauro Mazzocchi était en lice pour le Prix documentaire long-métrage, et «Trafic/chakchouka» d’Iheb Abidi de l’Institut supérieur des arts multimédia de La Manouba (ISAMM) était en compétition dans la section «Films des écoles africaines de cinéma».

«Mal au cœur»…

Notons que notre pays était également présent à travers la productrice Lina Chabanne qui faisait partie du Comité de sélection des films à concourir, et la productrice Dora Bouchoucha qui a présidé le Jury fiction long-métrage. Cette dernière a déclaré, lors de la cérémonie de clôture, qu’elle ne pouvait pas s’adresser aux présents sans parler de ce qui se passe en ce moment-même en Tunisie et qui l’attriste profondément. Elle a cité, pour exprimer ce qu’elle ressentait, Frantz Fanon : «La délivrance des complexes de haine ne sera obtenue que si l’humanité sait renoncer au complexe de boucs émissaires», ajoutant qu’elle était honorée par le Burkina Faso qui a reconnu son engagement auprès du Fespaco depuis des années.

Elle a réitéré cet engagement en citant Thomas Sankara (ancien président burkinabè) qui avait dit : «Nous ne pouvons laisser à nos ennemis d’hier et d’aujourd’hui le monopole de la pensée, de l’imagination et de la créativité». Elle a également déclaré que «beaucoup déjà voulaient diviser l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne».

L’Afrique est unique et indivisible. Nous avons beaucoup de similarités. Dans la même famille, il y a des différences. Et j’espère que les choses vont rentrer dans l’ordre. La Tunisie, ça n’a jamais été ça. Je n’arrive même pas à parler tellement j’ai mal au cœur»…

Source : https://www.pressreader.com/


Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire