AHMED LANDOULSI – INTERVIEW

Propos recueillis par Neïla AZOUZ – Jet Set – Publié le 15.10.2008

Jet Set : Racontez-nous vos débuts dans ce métier ?

  • Tout est arrivé par hasard. Je suis attiré par le monde du spectacle depuis mon plus jeune âge et un jour, un ami m’a proposé de participer en tant que figurant à une émission de variétés. J’y suis allé et j’ai adoré l’ambiance, les coulisses… J’ai continué par la suite à faire de la figuration, puis j’ai participé à un concours d’animation avec Hela Rokbi dans l’émission «Ahla Jaw». Ce concours durait 7 mois et avait pour but d’élire le meilleur chroniqueur parmi les concurrents : j’ai remporté le premier prix. En parallèle, je faisais déjà des spots publicitaires et de petits rôles par-ci par-là, puis on m’a proposé le premier rôle dans le film qui relatait l’histoire de la vie du défunt Abdelaziz El Eroui, puis Habib Mselmani m’a proposé un rôle dans son film «Layali El Bidh», et c’est à partir de là que ma carrière a commencé.

Jet Set : Comment avez-vous eu le rôle de Mehdi dans le feuilleton «Maktoub» ?

  •  J’ai passé un casting, comme la plupart des acteurs du feuilleton, et j’ai été pris. Je crois beaucoup au casting car, comme vous avez vu, il en est sorti des gens qui n’ont jamais mis les pieds sur un plateau de tournage mais qui ont convaincu par leur talent. Samy m’a appelé, il m’a parlé du personnage, j’ai fait deux essais et j’ai été pris.

Jet Set : Est-ce que le fait d’avoir commencé les répétitions longtemps à l’avance vous a aidé à peaufiner votre travail, à vous mettre dans la peau du personnage ?

  • Oui. Personnellement, je préfère de loin cette méthode, elle a aidé les acteurs à se connaître, à s’habituer les uns aux autres. J’ai constaté une grande différence : pendant le tournage de «Layali El Bidh», on a commencé à travailler très peu de temps avant le tournage ; je ne connaissais pas les acteurs et on a eu du mal à se connaître pendant le tournage. Je pense que si on avait commencé quelques mois plus tôt, on aurait pu faire beaucoup mieux. Je ne dis pas que ça ne s’est pas bien passé, mais c’est vrai que ça nous aurait facilité les choses. Avec les répétitions, on a plus de facilité avec les dialogues, on connaît plus ou moins la méthode de travail de son partenaire.

Jet Set : Qu’est-ce que vous vous êtes dit en sachant que vous alliez travailler avec un réalisateur pas très expérimenté, car tout le monde sait que c’est la première expérience de Samy Fehri ?

  • On s’attendait tous à voir un réalisateur pas très sûr de lui, un peu hésitant, mais on a tous été très agréablement surpris : Samy savait exactement ce qu’il voulait, il avait de l’assurance et se comportait comme n’importe quel réalisateur professionnel, sinon mieux. Il était aussi entouré de gens très compétents, comme Atef Ben Hassin et Abdelwaheb El Jemni qui ont très bien compris ce que voulait exactement Samy.

Jet Set : Que pensez-vous du rôle de Mehdi ?

  • J’ai eu un peu peur au début car, du point de vue de l’écriture, le personnage de Mehdi était assez antipathique. Mais après réécriture, il a évolué, il est devenu moins antipathique, avec une personnalité plus forte, un autre Dali mais dans le sens positif. Contrairement à Dali, Mehdi est très loyal. Les gens l’aiment. Dans les prochains épisodes qui se tourneront bientôt, ils verront un Mehdi plus sûr de lui, plus fort.

Jet Set : Que pensez-vous de l’histoire d’amour entre Mehdi et Yosr, du fait qu’elle soit rejetée à cause de la couleur de sa peau ?

  • C’est la première fois qu’on traite ce problème. Les Tunisiens ne reconnaîtront jamais qu’ils ont réellement un problème de racisme. Mais on peut facilement s’en rendre compte quand on est en présence d’une personne à peau foncée, on sent qu’il y a un malaise. La couleur de la peau ressort dans les conversations, dans les blagues. On voulait traiter ce sujet en le plaçant dans une famille soi-disant «moderne», pour montrer ce qui se passe vraiment chez les parents quand ça se concrétise entre deux personnes d’origines différentes.

Jet Set : Parlez-nous de vous, Ahmed Landoulsi ?

  • J’ai une agence de casting, je gagne bien ma vie, je ne compte pas pour l’instant devenir acteur professionnel, ça reste toujours dans le cadre de l’amateurisme. Cela ne veut pas dire que je n’y tiens pas, au contraire, je m’y mets à fond et j’adore le faire. Je compte évoluer, aller de l’avant et réussir à devenir un bon acteur.

Jet Set : Quels sont vos projets ?

  • Il y a beaucoup de discussions, mais concrètement, j’ai joué dans un court-métrage de Mohamed Ben Becher qui sortira pendant les JCC avec Dhafer Laabidine et Meriem Atouchi. J’ai joué aussi dans le court-métrage de Dali Nahdi. Concernant le cinéma, j’ai des propositions de scénarios, il y a aussi une proposition de Ali Mansour pour la présentation d’une émission télé, mais je n’ai encore rien de concret pour le moment.

Jet Set : Vous pensez au théâtre ?

  • Oui, j’ai eu aussi une proposition pour une pièce avec Samy Sahli. Il est vrai que je ne suis pas très calé en théâtre, mais j’aimerais tenter l’expérience.

Jet Set : Vous vous sentez capable de vous retrouver devant un public de théâtre ?

  • C’est vrai que c’est surtout ça, la peur concernant le théâtre : se retrouver devant un public et le convaincre. Mais avec des répétitions, l’habitude du texte et du personnage, je pense que je peux faire du théâtre. J’ai peur, c’est vrai, mais je ne pourrais pas vous dire si je suis capable de dépasser cette peur. Tout ce que je peux vous dire, c’est que je ne suis pas quelqu’un qui peut dépasser son trac.

Jet Set : Vous vous placez dans un genre d’acteur dramatique, humoristique… ?

  • Tous les rôles qu’on me propose sont dramatiques, mais qui sait, je suis un jeune acteur qui est en train de se découvrir.

Jet Set : Avez-vous des propositions de l’étranger ? Si oui, vous partiriez ?

  • Oui, une actrice m’a appelé d’Égypte, me disant qu’il y a des gens qui s’intéressent à moi, qui me veulent pour des rôles… mais je ne veux pas partir maintenant, je voudrais continuer mon expérience en Tunisie et par la suite, peut-être, essayer l’étranger. C’est plus difficile de travailler en Tunisie, le public est beaucoup plus exigeant qu’ailleurs.

Jet Set : Comment a été l’accueil du public après «Maktoub» ?

  • C’est la chose qui m’encourage le plus, le public a très bien répondu, je n’ai pas entendu de choses négatives, je ne peux qu’en être fier et content. Je suis heureusement aimé par toutes les tranches d’âge, ce qui est une chose rare que je dois préserver.

Jet Set : Que pensez-vous de l’image que donne le feuilleton des jeunes d’aujourd’hui ? Est-ce exagéré ou sont-ils vraiment comme ça ?

  • Ils sont comme ça. Des gens comme Elyès, par exemple, existent dans notre société. Heureusement, il n’y en a pas des masses, mais ils existent de plus en plus.

Jet Set : Comment vos parents ont-ils réagi à votre décision de devenir acteur ?

  • Ils m’ont laissé le choix et m’ont mis devant mes responsabilités.

Propos recueillis par Neïla Azouz

Source : http://www.jetsetmagazine.net/


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