FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM AMATEUR DE KÉLIBIA (FIFAK) 2023 : TENDANCE AU CINÉMA HYBRIDE

Par Neila GHARBI – La Presse de Tunisie – Publié le 23/08/2023

Au Festival international du Film amateur de Kélibia (Fifak), chaque année apporte son lot de satisfaction et de désolation au gré de la sélection. La sélection de la présente édition est assez mitigée. Au niveau de la compétition internationale, les œuvres proposées s’apparentent aux genres fiction, documentaire, animation, expérimental. De plus en plus de films hybrides, où se mêlent fiction et documentaire ou fiction expérimentale et animation, prennent encore plus de place.

Le deuxième jour après l’ouverture, une séance a été consacrée à la présentation du jury international et international, suivie du démarrage des compétitions. Puis, la 36e édition du FIFAK, qui se tient du 19 au 26 août, a pris son rythme de croisière. Progressivement, tout s’est mis en place. Les matinées sont réservées aux ateliers : photographie, écriture du scénario, documentaire, critique de cinéma ainsi qu’aux rencontres qui ont démarré à l’École des Pêches, et les soirées réservées aux projections des compétitions internationales et nationales ont lieu au théâtre de plein air Zine Safi.

Les projections sont très courues par les cinéphiles de Kélibia, constitués en grande majorité de jeunes. Les films sont réalisés soit par des cinéastes indépendants, d’étudiants d’écoles de cinéma ou encore par des membres de la FTCA (Fédération tunisienne des cinéastes amateurs). Animés par un esprit d’ouverture, d’engagement et d’indépendance, les films amateurs présentent une vision et une approche, tant au niveau thématique que technique et financier, différentes des films professionnels.

Chaque année apporte son lot de satisfaction et de désolation au gré de la sélection. La sélection de la présente édition est assez mitigée. Au niveau de la compétition internationale, les œuvres proposées s’apparentent aux genres fiction, documentaire, animation, expérimental. De plus en plus de films hybrides, où se mêlent fiction et documentaire ou fiction expérimentale et animation, prennent encore plus de place.

Si sur le plan technique les films sont acceptables dans l’ensemble, ils restent moins intéressants sur le plan de l’approche thématique et leur traitement cinématographique. Dans le cas du documentaire, rien de bien appréciable. La plupart des films s’apparentent davantage au reportage télé qu’à la création cinématographique. Les sujets varient selon les pays, de la lutte contre l’injustice et la corruption, au patrimoine artisanal en déperdition et aux problèmes liés à la question de l’environnement, les films abordent sans génie et de manière gauche et répétitive une écriture visuelle ressassée.

Les œuvres de fiction sont en deçà des attentes. Beaucoup de violence et d’hémoglobine pour aborder la maltraitance, soit des humains entre eux, soit envers les animaux ou la nature. Les approches sont expérimentales ou classiques. Les films d’animation sont bien moins lotis dans la sélection, mais de bonne facture. Le Japon et le Royaume-Uni tiennent le haut du pavé avec successivement deux films : «To the Moon and Back» et «Television Head» qui mettent en valeur les techniques de l’animation au service de sujets en rapport avec l’actualité, comme la dépendance à la télévision ou la brutalité d’une société agressive.

Les films expérimentaux, quant à eux, sont le fruit de l’imaginaire de l’artiste qui conçoit son œuvre par des manipulations d’images de synthèse, dont les thèmes sont souvent incompréhensibles et prêts à désarçonner les spectateurs. Pour conclure, la sélection des films montre à quel point il est difficile de tomber sur les perles rares et les motivations réelles de leurs auteurs, d’autant plus que les dialogues sont dans la langue originale du pays et sous-titrés en anglais – parfois sans sous-titrage -, ce qui rend difficile leur compréhension.

Source : https://lapresse.tn/


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