KORRINTY, PREMIER FILM MULTIPRIMÉ D’AZIZ CHENNAOUI, SE DISTINGUE AU FESTIVAL INTERNATIONAL DU COURT-MÉTRAGE D’ALEXANDRIE

TUNIS, 17 févr. 2022 (TAP) – Le film de fiction «Korrinty», d’Aziz Chennaoui, a remporté le Prix spécial du Jury, le Trophée d’Argent Haypatia, de la compétition arabe au Festival international du court-métrage d’Alexandrie, organisé du 10 au 16 février 2022.

Ce Prix lui a été attribué en ex æquo avec un lauréat syrien, Alaa Abo Ferrag pour son film «Sarah» (17′). Au Palmarès de cette 8ème édition dévoilé mardi soir, le Premier Prix de la compétition arabe a été attribué à la coproduction syro-canadienne «Their Truth» (20′) de Marcelle Aleid.

Présenté en avant-première africaine, «Korrinty» était parmi les 9 fictions dans la compétition arabe (Arabie Saoudite, Bahrein, Égypte, Émirats Arabes Unis, Liban, Syrie, Tunisie et Canada dans 2 coproductions).

Sur les 1500 candidatures, 59 films ont été retenus dans les six sections compétitives (internationale, arabe, fiction, documentaire, films d’animation et étudiants en cinéma). Pour cette édition, 4 mentions spéciales ont été attribuées à des films égyptiens. Depuis sa première édition en 2015, le Festival international du court-métrage d’Alexandrie, qu’abrite la ville d’Alexandrie, est devenu une plateforme d’envergure pour la promotion du court-métrage en région arabe et dans le monde.

Contacté par l’agence TAP à l’issue de sa consécration, Aziz Chennaoui s’est confié sur les étapes de fabrication de ce premier court-métrage qui a pu, discrètement, remporter un total de 14 prix dans des festivals internationaux. Il est lauréat du Prix du meilleur nouveau réalisateur à World Film Carnival (Singapour), Tokyo International Short Film Festival (Tokyo, Japon), Roma Short Film Festival (Rome, Italie) et London Director Awards.

Plusieurs autres prix ont été remportés dans les festivals New Wave Short Film Festivals (Munich), Global Shorts (Hollywood), The Independent Shorts Awards (Hollywood – Los Angeles) et Los Angeles Film Awards (Hollywood). Ce film a été aussi référencé dans le catalogue du marché du film de la 44ème édition du Festival de Clermont-Ferrand (France).

Deux nouvelles nominations viennent s’ajouter à ce Palmarès, dont celle du meilleur film au prochain « International Hollywood Short Film Festival » et RNAB à Sao Paolo, au Brésil où il figure en compétition officielle.

Aziz Chennaoui ne cache pas sa satisfaction du large palmarès jusque-là attribué à son premier film. «La consécration égyptienne est la plus chère à mon cœur», dit-il. Une préférence qu’il explique par l’existence d’une concurrence assez serrée en lien avec le nombre important des réalisateurs égyptiens dans la compétition officielle, d’autant plus que les prix à décerner au Festival ne sont pas assez nombreux.

À l’issue de sa projection le 11 février dernier au cinéma Metro à Alexandrie, une séance-débat autour de «Korrinty» avait eu lieu le lendemain, en présence du réalisateur. Au lendemain de l’annonce du Palmarès, une seconde projection avait eu lieu mercredi pour tous les films primés.

«Korrinty» est coécrit par Aziz Chennaoui et Mehdi Chetila, avec Ahmed Thameur à la direction photo. Le réalisateur est également à la production de son premier film, coproduit par «Hypnos Pictures». Il réunit un casting composé d’acteurs et actrices globalement débutants : Mehdi Chetila dans le rôle principal (Mehdi), Azza Slimene, Mohamed Dahech et Oumayma Meherzi.

Cette fiction (23′) est l’histoire d’un toxicomane qui tue accidentellement sa petite amie et tombe dans une spirale descendante des conséquences de son crime. Chaque action du voyage du junkie le met sur la voie d’une résolution finale fracassante. Le film explore les thèmes de la consommation de drogue, de la dépression, de la confiance en soi et des conséquences de nos choix, même les plus petits. Ces thèmes sont abordés à travers une histoire attachante, un rythme et une mise en scène au service du récit.

Autour du titre «Korrinty», Aziz Chennaoui explique un mot en dialectal tunisien (signifiant courant d’eau) qui est en usage chez les marins pêcheurs. Ce titre renvoie à l’état d’incertitude de son personnage principal, pris par ses moments de doute et d’errance psychique et émotionnelle.

Cette fiction est en dialectal tunisien avec un sous-titrage en français et en anglais. Le réalisateur a choisi d’explorer le film noir, citant un genre de films qu’il apprécie particulièrement, comme le thriller «Parasite» du coréen Bong Joon-Ho,  lauréat de la Palme d’Or au Festival de Cannes et de l’Oscar du meilleur film international aux Oscars en 2019.

Le cinéma pour ce réalisateur prometteur est avant tout une passion qui lui a été transmise à travers l’œuvre de ses réalisateurs fétiches, comme Martin Scorsese, Tim Burton, Ingmar Bergman, Quentin Tarantino ou encore Alejandro González Iñárritu.

Le tournage avait eu lieu durant la période du confinement et du couvre-feu, sur trois jours du mois de décembre 2020. Le montage avait pris trois semaines, avec des périodes d’arrêt sur trois mois. Sans autorisation de tournage, le réalisateur était dans une situation peu confortable. Un souci par la suite résolu, il a pu enfin avoir sa carte professionnelle qui lui a facilité l’obtention des autorisations nécessaires pour ses futurs tournages.

Ce projet de film a été rendu possible grâce à l’engagement des acteurs dont le réalisateur salue le sérieux, surtout avec le confinement sanitaire et le manque de moyens financiers. Depuis sa date de production en 2021, le film a été candidat dans plusieurs festivals internationaux et n’a pas tardé à cumuler les distinctions. La fiction multi-primée n’a pourtant pas été médiatisée. Depuis sa première participation à Singapour où il a remporté le prix du meilleur nouveau réalisateur, le film a gagné l’appréciation du jury des divers festivals où il a été sélectionné.

Aziz Chennaoui est diplômé en cinéma dans les plus prestigieuses des écoles du monde ainsi qu’en théâtre à Eltheatro Studio (Espace Taoufik Jbeli). Il a fait ses études à l’École supérieure d’architecture d’audiovisuel et de design à Tunis (ESAD), l’Institut Trebas à Montréal (Canada) et à l’Université de Liège (Belgique).

Après un premier un court-métrage «Intro», son projet de fin d’étude, il a participé dans plusieurs projets de films et séries télévisées, en Tunisie et au Canada, en plus de pièces de théâtre.

Le jeune réalisateur demeure les pieds sur terre et avance à pas sûrs dans sa carrière de cinéaste. Actuellement, il travaille sur deux nouveaux projets, un court et un long, a-t-il annoncé, sans davantage de détails. Loin du film noir, le choix sera cette fois-ci porté sur d’autres genres, entre drame soft et comédie, dans un long-métrage au scénario déjà écrit.

Faty

Source : https://www.tap.info.tn/


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