TAHAR CHIKHAOUI, ANIMATEUR DE L’ATELIER CÔTÉ COURTS, À L’EXPRESSION : UN SUIVI LOCAL EST NÉCESSAIRE…

Par O. HIND – L’Expression – Dimanche 15 avril 2012.

Tahar Chikhaoui est fondateur et animateur d’une revue de cinéma Cinécrits qui paraît à Tunis. Il est l’auteur de plusieurs articles sur le cinéma, publiés aussi bien en Tunisie qu’à l’étranger. Enfin, Tahar Chikhaoui est membre de l’Association tunisienne de la promotion de la critique cinématographique (Atpcc). Ce critique tunisien organise par ailleurs des cycles de formation en Tunisie et à l’étranger. Il est aussi depuis quelques années l’un des animateurs importants, aux côtés de Jean-Pierre Morillon de l’atelier Côté courts des Rencontres Cinématographiques de Béjaïa qui revêt cette année un cachet particulier. L’occasion d’en savoir plus avec lui…

L’Expression: Un mot sur l’atelier Côté Courts de cette année. Pourquoi avoir augmenté le nombre de personnes à douze et triplé le nombre de sessions ?

  • Tahar Chikhaoui : La décision d’augmenter le nombre de participants pouvant bénéficier de l’atelier de quatre à douze maintenant, découle tout à la fois de l’évaluation que nous avons faite des sessions précédentes et d’une volonté de mieux faire.
    Et surtout, depuis que nous avons commencé l’atelier, nous avons remarqué à quel point la demande est forte.
    Malgré la modestie des moyens dont nous disposons, nous recevons chaque année un nombre important de demandes de candidatures.
    C’est pour cela que nous avons pensé qu’il fallait augmenter le nombre de sessions à trois au lieu d’une. Le contexte général, dans le domaine cinématographique, ne permet pas au participant ayant suivi l’atelier de poursuivre le travail requis pour aller au terme de la réalisation du projet. D’où l’idée d’envisager d’autres sessions.

Comment évaluez-vous les derniers ateliers des années précédentes ?

  • Notre bilan n’est pas négatif dans la mesure où nous avons à chaque fois remarqué une évolution perceptible du scénario par rapport à la mouture initiale. Le problème est que le reste de la fabrication ne suit pas encore. Cela malheureusement ne dépend pas de nous mais nécessite un suivi local et, surtout, des conditions plus favorables de production. C’est aussi pour cette raison que, d’année en année, nous essayons de moduler notre accompagnement toujours en fonction de cette difficulté en réunissant en amont le maximum de chances de voir le projet se réaliser.

Pourriez-vous nous expliquer le déroulement de l’atelier de cette année et qu’aura t-il concrètement au programme ?

  • Nous sommes trois intervenants et travaillons sous forme de petits groupes, au plus proche de chacun. La formation est intensive et demande un investissement personnel fort.
    Le programme se développe sur trois axes majeurs : tout d’abord, un travail d’analyse filmique sur ce qu’est ou ce que pourrait être la forme courte, allié à une pédagogie interactive du scénario court et, parallèlement, un accompagnement de chacun des participants autour de son projet de film. Conduire l’auteur à affiner ses intentions d’artiste, l’aider à valoriser la façon dont il pourrait exprimer ses émotions, ses idées, son histoire, en images et en sons, voilà vers quoi nous tentons de nous diriger.

Quel sort pour ces scénarii après ?

  • Justement le sort par nous souhaité, c’est un film réalisé, montré au public parce qu’un scénario, n’est qu’une étape dans la fabrication d’un film et ne peut pas se concevoir autrement.

Quel regard portez-vous sur les Rencontres Cinématographiques de Béjaïa, vu que vous êtes un habitué maintenant? Quel bilan en faites-vous ?

  • Vous savez, je connais plusieurs festivals de cinéma. Ils sont différents dans leur contenu et dans les moyens dont ils disposent. Je peux vous assurer que les Rencontres Cinématographiques de Béjaïa, auxquelles je participe depuis bien des années et toujours quelques jours après Cannes, sont à mes yeux l’une des rencontres les plus attachantes et les plus prometteuses de la Méditerranée. L’enthousiasme de ses promoteurs, la sincérité de leur engagement, la conscience qu’ils ont de leur valeur culturelle et citoyenne, l’engouement des spectateurs, la fraîcheur de leur regard, et leur désir de cinéma, tout cela, rare ailleurs, m’a toujours frappé. L’Algérie devrait être fière d’avoir une rencontre de ce genre; en tout cas le Maghrébin que je suis et l’Algérien d’adoption que j’espère être, sont à chaque fois heureux d’y être et d’y participer.

Source : http://www.lexpressiondz.com/


 

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