TLAMESS : DU MONDE DU RÉEL AU MONDE DU FANTASTIQUE

Par Larbi Bribeche

Jeudi soir, au cinéma «Les 7 Parnassiens», «Les Rendez-vous du Cinéma tunisien» nous ont proposé «Tlamess», un film de Ala Eddine Slim, avec Abdullah Miniawy, Souhir Ben Amara et Khaled Ben Aissa.

«Tlamess» traduit la mal-vie, le mal-être de nos soldats insuffisamment équipés, dans un environnement hostile, sur le front de guerre contre les terroristes, sans véritable protection, ni couverture aérienne, exposés à toutes les attaques nocturnes. Profitant d’une permission, un soldat déserte, poursuivi par la police militaire ; la «baraka» opère, il leur échappe, pour regagner une forêt qu’il semble connaître, et là, le film bascule.

Souhir Ben Amara dans « Tlamess »

On quitte le «monde du réel» pour le «fantastique», le réalisateur nous brosse le portrait de deux êtres si différents, si éloignés, si proches : la bourgeoise enceinte, mal dans sa peau, incomprise par son compagnon, enfermée dans son silence et le soldat déserteur, révolté et solitaire. Une rencontre fortuite les réunit, avec pour décor l’immensité de la forêt, ses refuges, ses coins et recoins secrets. Les regards se croisent. La bourgeoise gagnée par le syndrome de Stockholm, ou envoûtée, s’attache à ce déserteur solitaire pour rejoindre l’univers fantasmagorique de cet homme si étrange, si mystérieux, si attachant… Tous deux en quête d’un souffle nouveau, d’une nouvelle vie, de liberté, d’évasion, d’aventure, d’amour.

La naissance met fin à ce conte narré d’une façon linéaire et c’est bien dommage, l’abus du clair-obscur, des braséros, la longueur de certains plans ont beaucoup nui au film.

Le réalisateur, qui avait entre les mains un excellent sujet, s’est un peu perdu dans le mélange des genres.

La photo, les paysages et les plans bien choisis viennent au secours de ce film pour nous faire aimer le cinéma. Vive le cinéma.

Larbi Bribeche


 

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