Par Maya Ben Ayed – cinematunisien.com – 2 juin 2023
Le jeudi 11 mai 2023, dans le cadre du programme Tout’anim, rendez-vous mensuel avec l’animation et ses auteurs, le public parisien a eu le plaisir de rencontrer la cinéaste d’animation tunisienne Nadia Raïs et de découvrir ses courts métrages, ainsi que les premières images de son long-métrage en développement Entre ciel et terre, en présence de la productrice du film Sarra Ben Hassen (Instinct Bleu).
Le programme s’est ouvert sur une présentation par Nadia Rais de son parcours d’artiste visuelle et de cinéaste d’animation en revenant sur sa formation à l’école des Beaux-Arts de Tunis, ses débuts en animation sur le moyen-métrage de Zouhair Mahjoub Le Sous-marin de Carthage (1999), et les secrets et anecdotes de fabrication et de production de ses films. Des films qui ont été sélectionnés et primés dans plusieurs festivals internationaux, dont Annecy. S’ensuit une séance de projection de ses cinq courts-métrages, L’Ambouba (2010), L’Mrayet (2012), Survival visa (2015), Briska (2017) et enfin son tout dernier, Kendila (2022), récemment primé au FESPACO 202312.
Le public a pu découvrir l’univers graphique et poétique de l’artiste aux limites de l’abstraction narrative, ainsi que l’évolution de sa technique d’animation, sa facture picturale et sa palette chromatique aux couleurs franches et texturées. Du dessin au pastel aux lignes pures et vibrantes marquant les contours des formes dans les 4 premiers métrages vers une symphonie de motifs et textures à l’aquarelle, délimitant personnages et décors dans son dernier opus, Kendila.
Une technique que Nadia Raïs a reprise en la développant dans son projet de long-métrage, Entre ciel et terre, dont elle a dévoilé les premières images, en avant-première. Le film est une adaptation contemporaine de l’Épître du pardon, l’oeuvre du poète et philosophe Abûl Alaâ al-Maâri, grande figure de la littérature arabe du Xème siècle.
Enfin, l’échange avec la salle était riche et donnait également l’occasion à la cinéaste de revenir sur l’expérience de l’écriture du format long, les coulisses de la production et les spécificités techniques de l’image par image. À raison de 8 images par seconde pour les films de Nadia et d’une moyenne de 3500 dessins en pastel par court-métrage, précise la cinéaste.
En attendant la sortie du long-métrage de Nadia Raïs, nous espérons la tenue de ce genre de rencontres entre auteurs de films d’animation et public tunisien, tout en rappelant la longue et riche histoire de l’animation tunisienne (depuis 1965) et l’intérêt croissant des jeunes générations pour ce genre cinématographique.
- https://www.youtube.com/, consulté le 11 mars 2023
- https://afrikatoon.com/, consulté le 11 mars 2023
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