HOMMAGE POSTHUME À ABDELLATIF BEN AMMAR CE WEEK-END À LA CINÉMATHÈQUE TUNISIENNE

TUNIS, 14 mars 2023 (TAP) – La Cinémathèque tunisienne prévoit, ce week-end, la projection de trois films d’Abdellatif Ben Ammar, en hommage posthume à ce réalisateur et producteur, décédé le 6 février dernier. Dans un communiqué publié mardi, la Cinémathèque a annoncé que les projections seront organisées à l’occasion de la commémoration du 40ème jour du décès d’Abdellatif Ben Ammar (25 avril 1945 – 6 février 2023).

Ce pionnier national du 7ème Art s’est éteint à Tunis, sa ville natale, à l’âge de 80 ans. Les films au programme sont des productions tunisiennes, dont son long-métrage, «Sejnane» (1974, 110’), projeté le samedi 18 mars avec une présentation et un débat assuré par Férid Boughedir ; et pour la journée du dimanche 19 mars, la projection de deux autres longs-métrages, «Aziza» ( 1980 ,110′) et «Le Chant de la noria», (2002, 107′), projetés en format 35 mm.

Toutes les projections auront lieu salle Tahar Chériaa, à la Cité de la Culture. À cette occasion, la Cinémathèque présente un texte écrit par Raouf Basti intitulé : «Abdellatif, un militant culturel». Cet ancien ministre de la Culture et ami de feu Ben Ammar a évoqué «un créateur cultivé et un militant culturel mû par l’amour de cette terre et son obsession pour le meilleur et pour le plus beau. Il est revenu sur l’œuvre d’un cinéaste qui «puise dans les profondeurs de notre mémoire collective avec un courage qui nous dresse face aux fragments des tragédies du passé récent et des tragédies du terrible présent». Pour Basti, feu Ben Ammar «ne se contentait pas de réaliser des longs-métrages de fiction, mais il excellait aussi dans la réalisation des documentaires, et il maniait le langage cinématographique et les images qu’il véhicule comme un joaillier qui maîtrise la sélection des pierres précieuses et les sertit». Il a encore parlé de «l’un des premiers cinéastes à avoir réalisé que l’avancement de la production d’images dans notre pays passe inévitablement par la coopération et l’intégration entre les secteurs du cinéma et de la télévision». Abdellatif Ben Ammar «a apporté de précieuses contributions aux comités de réflexion relatives au développement du secteur audiovisuel, sans jamais renier ses principes en tant que créateur indépendant», a estimé Basti. Cet ancien du lycée Alaoui avait fait des études à l’Institut des Hautes Études cinématographiques (IDHEC) de Paris. Il a débuté son parcours dans des productions nationales et étrangères avant de fonder sa propre société de production. Après avoir été assistant-réalisateur, il s’était lancé dans la réalisation de ses films dans le cadre de «Latif Productions», une société fondée avec son ami Abdellatif Layouni. Le duo avait produit des documentaires, des fictions et des spots publicitaires.

À son retour en Tunisie,  Abdellatif Ben Ammar avait occupé le poste de chef-opérateur des «Actualités tunisiennes» (1965-1968), produites par la SATPEC (Société anonyme tunisienne de production et d’expansion cinématographique). Ben Ammar a été opérateur dans des films comme «Octobre 65» de Hassen Daldoul (1965) et «Confession d’un cannibale» de Moncef Ben Mrad (1973). Entre 1966 et 1973, il a également été assistant-opérateur dans des films comme «Les Aventuriers» de Robert Enrico et «Indomptable Angélique» de Bernard Borderie. Entre 1968 et 1975, il a été assistant-réalisateur dans «Follow me» de Roberto Cavalloni, «Justine» de Joseph Strick, «Biribi» de Daniel Moosman, «Rebel Jesus» de Larry Buchanan, «Le Messie» de Roberto Rossellini et «Les Magiciens» de Claude Chabrol. Dans «Jésus de Nazareth» de Franco Zefirrelli (1976), il occupait le poste de directeur de production. Parmi ses premiers films, des courts-métrages, à savoir «2 + 2 = 5» coréalisé avec Hassen Daldoul et Mustapha Fersi (1966), «Le Cerveau» et «Opération yeux» (1967) et «L’Espérance» (1968). Sa filmographie comporte plusieurs longs et courts-métrages dont il est le producteur. Il est auteur d’un premier-long-métrage «Une si simple histoire» (1969), pour ensuite reprendre la réalisation de courts dont «Sur les traces de Baal» (1970), «Mosquées de Kairouan» (1973) et «Métamorphoses» (1977). «Sejnane» est son deuxième long-métrage (1973), suivi de «Sadikia» (1975) et «Aziza» (1980), «Le Chant de la noria» (2002), «Khoutaf faouka assahab» (2003) et «Les Palmiers blessés» (2010). Abdellatif Ben Ammar est trois fois primé aux Journées cinématographiques de Carthage (JCC), avec un Tanit de Bronze pour «Une si simple histoire» 1970) et le Tanit d’Argent pour «Sejnane» (1974) et enfin le un Tanit d’Or pour «Aziza» (1980). Ce dernier est sélectionné, au cours de la même année, à la Quinzaine des Réalisateurs, section parallèle du Festival de Cannes. Son film «Sejnane» est également lauréat du Prix spécial du Jury au Fespaco (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou) en 1976.

Faty

Source : https://www.tap.info.tn/


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