LES RENDEZ-VOUS DU CINÉMA ARABE AU FESTIVAL DE CANNES 2017

L’actrice Mariam Al Ferjani dans "La Belle et la Meute". © jour2fete

Par Neila Driss – www.webdo.tn – 16 mai 2017

Plus qu’un jour et débutera la nouvelle édition du Festival de Cannes qui se déroulera du 17 au 28 mai 2017.

Il s’agit d’une édition particulière puisqu’elle marquera le 70° anniversaire de ce Festival, l’un des plus importants au monde. Une cérémonie spéciale est d’ailleurs prévue le 23 mai pour fêter cet anniversaire.

Mais pour nous Tunisiens, l’évènement le plus important de cette édition n’est pas cette commémoration, mais bel et bien la sélection du film La Belle et la meute de Kaouther Ben Hania en compétition officielle dans la section Un Certain Regard.

Ce long-métrage de fiction, qui sera projeté en première mondiale, est une libre adaptation du livre Coupable d’avoir été violée de Meriem Ben Mohamed et Ava Djamshidi qui raconte le viol de la jeune Meriem par trois policiers et sa lutte pour obtenir justice.

Ce n’est pas la première fois que Kaouther Ben Hania est présente à Cannes. En effet, en 2014, son film Le challat de Tunis y avait déjà été projeté dans la section ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa diffusion).

Trois autres films arabes sont également au programme de cette 70° édition du Festival de Cannes :

  • Également en première mondiale et en compétition dans la section Un Certain Regard, le film algérien En attendant les hirondelles de Karim Moussaoui qui y raconte l’Algérie contemporaine à travers trois histoires, trois générations… Ce long-métrage concourt aussi pour la Caméra d’Or qui récompense le meilleur premier long-métrage de toutes les sections du Festival. Il est à noter que le scénario de ce film a participé aux Ateliers Sud Écriture (Tunisie).
  • Dans une version complètement restaurée, le film libanais Vers l’inconnu ? (Ila ayn ?) de Georges Nasser sera projeté dans le cadre de la section Cannes Classic. Ila Ayn a été, en 1957, le premier film libanais présenté en compétition officielle à Cannes.
  • Sera aussi en compétition, dans la section Courts-métrages, le film A drawning man du réalisateur d’origine palestinienne Mehdi Fleifel : seul et loin de chez lui, The Kid traverse une ville étrange à la recherche de moyens de passer sa journée. Entouré de prédateurs, il est obligé de faire des compromis pour survivre…

Le scénariste et réalisateur égyptien Mohamed Diab, dont le film Clash avait fait l’année dernière l’ouverture de la section Un Certain Regard, est membre du jury de cette même section. Ce Jury est présidé par la productrice, scénariste et actrice américaine Uma Thurman.

En marge du Festival, plusieurs événements importants concernant le cinéma arabe ont été annoncés, parmi lesquels :

  • Le panel Beyond Borders : pourquoi certains films arabes ne dépassent-ils pas les frontières locales ?

L’Arab Film Institute (AFI) organise en collaboration avec La Commission royale du Film jordanienne (RFC) et le Centre Cinématographique marocain, une table ronde pour essayer de comprendre les raisons pour lesquelles seuls quelques films arabes ont réussi à transcender les frontières et à traverser la scène internationale du film.

Le panel comporte plusieurs membres de l’AFI et les principaux experts de l’industrie de la région, dont la productrice tunisienne Dora Bouchoucha, le producteur algérien Salem Brahimi, la productrice marocaine Lamia Chraibi, le réalisateur irakien Mohamed Al Daradji et le producteur égyptien Mohamed Hefzy et sera modéré par George David, directeur général de la RFC.

  • L’annonce des vainqueurs des prix des critiques arabes :

Pour la première fois, le Centre du Cinéma Arabe (ACC) chapeaute un prix délivré par un Jury de 24 membres (dont le Tunisien Mohammed Bougalleb) de 15 pays différents.

Ce Jury est présidé par le critique de film et journaliste égyptien Ahmed Shawky qui a déclaré : «La caractéristique la plus marquante de l’initiative est la nette interaction entre les critiques arabes et étrangers qui sont impliqués, et la chose la plus importante à remarquer de la liste des candidats est la grande diversité de choix ». Il a ajouté : «Neuf films provenant d’Égypte, de Tunisie, du Liban, d’Arabie Saoudite et de Jordanie ont atteint la compétition finale, reflétant le boum du cinéma arabe en 2016 et qui continue durant l’année en cours».

Sont éligibles à cette compétition les films arabophones dont la première a eu lieu lors de Festivals Internationaux de Films en dehors du monde arabe en 2016 et qui impliquent au moins une société de production provenant du monde arabe.

La Tunisie et l’Égypte occupent une place privilégiée dans la liste des finalistes qui a été dévoilée dernièrement :

Couverture de l’Arab Cinema Magazine

Meilleur film :

  • Nhebek Hedi (Tunisie)
  • Les Derniers jours de la ville (Égypte)
  • Clash (Égypte)

Meilleur scénario :

  • Akhar wahid fina (Tunisie)
  • Vert fané (Égypte)
  • Clash (Égypte)

Meilleure actrice :

  • Heba Ali (Vert fané) (Égypte)
  • Sarah Hanachi (Corps étranger) (Tunisie)
  • Julia Kassar (Printemps) (Liban)

Meilleur acteur :

  • Ahmed Taher (Inchallah istafadt) (Jordanie)
  • Majd Mastoura (Nhebek Hedi) (Tunisie)
  • Hisham E.Fageeh (Barakah rencontre Barakah) (Arabie Saoudite)

Meilleur  réalisateur :

  • Alaeddine Slim pour son film Akhar wahid fina (Tunisie)
  • Mohamed Hamed pour son film Vert fané  (Égypte)
  • Mohamed Diab pour son film Clash (Égypte)
  • Le panel Le présent et l’avenir de la croissance des marchés internationaux du film organisé par la société MAD solution au Club des membres de La Plage Royale, La Croisette le 19 Mai à 10h30.
  • Présentation du nouveau Fond franco-tunisien (CNCI – Tunisie, CNC – France) le samedi 20 mai à 16h30 au Stand tunisien
  • Conférence de presse des Journées Cinématographiques de Carthage 2017 le mardi 23 mai à 11H00 au Pavillon tunisien
  • Présentation des Ateliers SUD ÉCRITURE le jeudi 25 mai de 10H00 à 13H00 à l’Espace CNC plage Gray D’Albion.
  • Déjeuner professionnel Tunisians on film au Producers’ Network du Marché du Film (sur invitation) ; Tunisians on film est une initiative d’un groupe de producteurs tunisiens dont les films ont remporté des prix dans des festivals prestigieux et qui vont essayer de promouvoir d’autres producteurs ayant des projets intéressants sur l’un des marchés les plus important au monde : le Marché du film à Cannes.
  • Ce programme permettra aux producteurs tunisiens de rencontrer et d’échanger avec des producteurs, distributeurs, agents de ventes et chaines de télévision.
  • Projection du film tunisien Parfum de Printemps de Férid Boughedir, jeudi 18 mai à 18h au théâtre Alexandre III, 19 bd Alexandre III, Cannes, en présence du réalisateur. La projection sera suivie d’un débat. (Entrée libre)
  • Parution d’un numéro spécial Festival de Cannes du magazine Arab Cinema Magazine.
  • Annonce de la création d’un nouveau Festival à Amman, dont la première édition aura lieu en 2018, selon un nouveau concept qui sera dévoilé lors d’une réception organisée au Pavillon jordanien le 22 mai de 12h à 14h(sur invitation).
  • Attribution du Prix Jeune Talent Women in Motion à la réalisatrice et scénariste palestinienne Maysaloun Hamoud qui a réalisé en 2016 son premier long-métrage, Je danserais si je veux (Bar Bahar), qui relate la vie quotidienne de trois jeunes Palestiniennes vivant à Tel Aviv, déchirées entre les traditions familiales et leur désir d’indépendance. Le film a gagné plusieurs prix dans plusieurs festivals du monde entier. Ce prix, accompagné d’un financement de 50 000€, permettra à Maysaloun Hamoud de poursuivre ses projets cinématographiques. En 2016, Leyla Bouzid avait remporté ce prix pour son film À peine j’ouvre les yeux.

Bon festival à tous.

Et surtout croisons les doigts pour notre film tunisien en compétition !

Neïla Driss

Source : http://www.webdo.tn/


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