PORTÉE DISPARUE

Portée disparue (Bousaadia)

Pays : Tunisie

Réalisateur : Ridha Baccar

  • Année : 1968
  • Durée : 15 mn
  • Genre : fiction
  • Format : 16 mm, noir et blanc

Production : Association des Jeunes Cinéastes Tunisiens (Section d’Hammam-Lif).

Synopsis :

  • Voici un film passé inaperçu aux yeux perspicaces des membres du jury, puisqu’il n’a même pas remporté une médaille de bronze. Or, à notre avis, cette réalisation méritait plus de considération, voici pourquoi.
    Ce film se présente en trois tableaux. Dans le premier, Baccar nous présente Bousaadia au «bon vieux temps», jouant dans la rue au milieu de son cercle habituel d’admirateurs qui lui jettent des pièces de monnaie en signe de considération pour son art. Le deuxième tableau nous présente Bousaadia encore une fois dans la rue. Mais les temps ont évolué et les gens aussi (sic), Bousaadia n’est plus «dans le vent» (Johnny Hallyday l’a remplacé). Personne ne s’arrête plus goûter l’art de Bousaadia, ce dernier a beau courir et livrer une véritable chasse aux badauds, rien n’y fait, Bousaadia est devenu un anachronisme au milieu de notre société «évoluée».
    Si le film s’était arrêté là, j’aurai été le premier à le condamner. Mais, et c’est là que le génie de Ridha Baccar s’affirme sans équivoque, il y a un troisième tableau : Bousaadia rentre chez lui, il s’enferme dans sa chambre, et, l’air noblement résigné, se remet à jouer et à danser.
    Pour lui, tout seul Bousaadia n’est donc pas un vulgaire personnage. C’est un artiste. Pour lui, jouer n’est pas un gagne-pain autrement, il se serait empressé d’aller s’inscrire à un «chantier de bonheur», c’est-à-dire un chantier de chômage. Pour lui, jouer c’est s’exprimer, se défouler, respirer, c’est vivre. C’est toute l’âme. C’est la Tunisie authentique et impérissable. Bien sûr son accoutrement est plus dérisoire. Mais derrière ces apparences, il y a des siècles d’histoire et quatre millions de Tunisiens qui respirent par les pores de cet homme et de ses semblables, quatre millions dont le cœur bat à la cadence de la musique de Bousaadia. (Mustapha Nagbou – GOHA n°12).

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