CÉRÉMONIE D’OUVERTURE DES 35° JOURNÉES CINÉMATOGRAPHIQUES DE CARTHAGE AU THÉÂTRE DE L’OPÉRA DE TUNIS

TUNIS, 14 déc. 2024 (TAP, par Fatma Chroudi) – Le Théâtre de l’Opéra de Tunis, à la Cité de la Culture, a abrité samedi soir la cérémonie d’ouverture de la 35ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC).

Ce rendez-vous incontournable du cinéma arabe et africain, ouvert sur le 7ème art mondial, est de retour après l’annulation de l’édition 2023 en solidarité avec la Palestine. Organisées du 14 au 21 décembre 2024, les JCC se tiennent cette année dans un contexte national douloureux après la disparition d’une grande figure de la scène artistique, l’acteur Fathi Haddaoui, décédé deux jours avant le début du festival.

Dédiée à la Palestine, la cérémonie d’ouverture a été placée sous un code vestimentaire formel et noir. Elle s’est déroulée en présence de la ministre des Affaires culturelles, Amina Srarfi, et des invités du festival, artistes tunisiens, arabes et africains.

L’actrice Souhir Ben Amara était la maîtresse de la cérémonie d’ouverture, organisée dans la grande salle du Théâtre de l’Opéra. Le festival a accueilli ses invités avec des chansons engagées sur les causes humaines justes et les peuples opprimés.

L’Orchestre symphonique tunisien, sous la baguette du maestro Fadi Ben Othman, et le Choeur de l’Opéra de Tunis ont accompagné un tableau chorégraphique sur les causes humaines, en plus d’une prestation du duo Nour et Selim Arjoun.

Le président du jury, Hany Abou-Assad, a déclaré ouverte la 35ème édition des JCC. Dans une courte intervention, il a rendu hommage à la mémoire de Fathi Haddaoui, avant de lancer : «C’est une époque triste, ce qui se passe en Palestine, au Liban, en Syrie, en Irak, au Yémen, au Soudan, en Libye…».

«Le monde est malheureusement rentré dans l’ère de la médiocrité. Et pourtant, le chagrin demeure un catalyseur pour la créativité en vue de produire de l’art, du vrai art», a-t-il dit. Le réalisateur a adressé ses remerciements aux JCC, les qualifiant de «l’un des festivals les plus importants qui invite les véritables artistes, pour lesquels l’art est une source d’espoir».

Un vibrant hommage a été rendu à Fathi Haddaoui, acteur de théâtre, de cinéma et de télévision décédé ce jeudi 12 décembre à l’âge de 63 ans, ainsi qu’à Khémais Khayati, journaliste et critique de cinéma, décédé le 18 juin à l’âge de 77 ans.

L’actrice installée en Égypte, Aïcha Ben Ahmed, a été mise à l’honneur par le comité d’Organisation des JCC, présidé par le réalisateur Férid Boughedir,  un Tanit d’honneur lui a été décerné, remis par le grand acteur Raouf Ben Amor.

Aïcha Ben Ahmed a rendu un vibrant hommage à Fathi Haddaoui qui bénéficie d’une grande notoriété au niveau national et arabe. «Monsieur Fathi Haddaoui est parti et va laisser un grand vide chez nous», a-t-elle dit, émue, avant de continuer : «S’il était toujours parmi nous, il aurait certainement été heureux et fier, car il était parmi les premiers artistes qui ont cru en moi». Vêtue d’une simple robe noire, la comédienne a conclu son intervention en rappelant le soutien énorme que l’acteur lui réservait.

Un hommage particulier a été rendu à la mémoire de Khémais Khayati, éminent critique de cinéma tunisien, dont l’œuvre a profondément marqué le paysage cinématographique national. Le festival décernera un prix portant le nom de Khémais Khayati et organise une exposition de photographies et une rencontre sur la critique cinématographique, en plus de la réalisation d’un court-métrage intitulé «Khémais Khayati et les Journées du cinéma de Carthage».

Les cinémas palestinien, jordanien et sénégalais, au coeur d’un «Focus», étaient également à l’honneur. Un programme spécial intitulé «La Palestine au cœur des JCC» verra des projections en plein air et une rétrospective dédiée au réalisateur Hany Abou-Assad.

Les invités ont pu prendre connaissance des grandes lignes de la sélection officielle à travers des séquences sur les différentes sections compétitives et leurs jurys. Le festival propose une large sélection d’œuvres aux couleurs du monde, avec une forte participation du cinéma tunisien.

Cette édition prévoit la projection de 217 films issus de 21 pays, dont 56 films en compétition officielle et 12 en compétition nationale. La sélection officielle est composée d’une compétition arabe et africaine et une nouvelle compétition nationale baptisée « Horizons du cinéma tunisien ». La section compétitive Ciné-promesses est dédiée aux films d’école du cinéma arabes et africaines.

Deux sections ont été créées cette année, dont une section compétitive nationale pour longs et courts-métrages de fiction et documentaires. «Carthage Extended» est une nouvelle section dédiée aux expériences immersives grâce à la réalité virtuelle, augmentée et mixte.

Les 15 films en lice pour les Tanit des JCC sont issus de 11 pays : Sénégal, Algérie, Cap Vert, Syrie, Nigéria, Liban, Palestine, Égypte, Maroc, Somalie et Tunisie. Celle-ci est représentée par «Red Path» de Lotfi Achour, «Mé El Aïn» de Meryam Joobeur, «Aïcha» de Mehdi Barsaoui et «Borj Roumi» de Moncef Dhouib.

Depuis la création des JCC en 1966, la Tunisie a remporté 9 fois le Tanit d’Or, trophée emblématique du festival. Le premier Tanit d’Or a été attribué en 1976 au film «Les Ambassadeurs» de Naceur Ktari, et le plus récent, en 2019, a été remporté par le thriller «Noura rêve» de Hinde Boujemaa.

Après la fin de la cérémonie, a eu lieu la projection de «Upshot» (2024), court-métrage fiction de la Palestinienne Maha Haj et «Le Libérateur», long-métrage libanais réalisé par l’Irakien Kaïs al-Zubaïdi. Présenté en copie restaurée, ce film produit en 1987 est projeté en hommage posthume à son réalisateur, disparu le 1er décembre dernier, une des figures emblématiques du cinéma documentaire arabe.

Sur la place des théâtres, devant le Théâtre de l’Opéra, des morceaux du patrimoine musical tunisien et arabe ont été interprétés par la pianiste Zeineb Cherif. Elle a joué pour le chanteur tunisien disparu Hédi Jouini, la diva libanaise Fayrouz, le pianiste et compositeur égyptien Omar Kayrat et son compatriote, le grand chanteur disparu Abdelhalim Hafedh.

Faty

Source : https://www.tap.info.tn/


Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire