Par Mouldi FEHRI – cinematunisien.com – Paris, le : 14.08.2023
Après avoir ouvert «ses bras» à la célébration du soixantième anniversaire de la Fédération Tunisienne des Cinéastes Amateurs (FTCA) en 2022 et avant d’en faire autant pour celui du Festival International du Film Amateur de Kélibia (FIFAK) prévu pour 2024, la ville de Kélibia se trouve plus que jamais associée à l’histoire de ces deux glorieuses institutions culturelles de notre pays.
Aujourd’hui, entre ces deux événements majeurs et en étroite collaboration avec la FTCA, cette charmante petite ville du Cap Bon (située sur la côte Nord-Est de la Tunisie – Gouvernorat de Nabeul), se prépare à accueillir, du 19 au 26 Août 2023, la 36ème édition de ce festival que la plupart des «Kélibiens» attendent, comme chaque année depuis 1964, avec beaucoup d’enthousiasme et d’impatience.
Il faut dire qu’au-delà de la dynamique culturelle qu’elle procure et des projections quotidiennes de films au théâtre de plein air «Zine Essafi», cette grande manifestation cinématographique (qui attire entre 1 500 et 2 000 festivaliers par session) apporte aussi une animation générale dans les rues et une ambiance de fête populaire dans toute la ville. Ce qui contribue, généralement, à booster l’activité économique locale en permettant aux hôtels, cafés, restaurants et autres petits commerces d’améliorer leur chiffre d’affaires, par rapport au reste de l’année.
Les préparatifs pour la 36ème session du FIFAK s’accélèrent :
Une conférence de presse a été organisée le 10.08.2023, à la «Cité de la Culture de Tunis», au cours de laquelle les membres du comité directeur du FIFAK, présidé par Adel Abid, (également Président de la FTCA), ont présenté quelques indications sur les conditions générales d’organisation et de préparation de cette session 2023, avant de répondre aux habituelles questions des journalistes présents.
Pour commencer il a été rappelé que :
Cette belle manifestation, qui est organisée par la FTCA, bénéficie toujours du soutien matériel et/ou financier du ministère des Affaires culturelles (MAC), du Centre National du Cinéma et de l’Image (CNCI), mais aussi de la municipalité de Kélibia, sans oublier l’appui et la collaboration d’un grand nombre de partenaires.
Comme tous les ans depuis 1964, la FTCA et ses invités s’apprêtent donc à investir, durant une semaine entière, cette agréable petite ville côtière, pour une nouvelle célébration du 7ème Art, à travers les différentes activités du FIFAK, dont la renommée et la réputation mondiale n’ont à ce jour aucun équivalent.
Ensuite, Adel Abid a tenu à présenter deux faits particulièrement importants :
Un premier point positif concerne le lancement, depuis quelques mois, de la nouvelle «Plateforme Web» de la FTCA qui ambitionne, entre autres objectifs, de mettre en ligne l’ensemble des films produits par ses adhérents. Cet outil, qui compte de plus en plus de visites d’internautes, est appelé à se développer et constituera progressivement une précieuse source d’information sur la production de la Fédération, aussi bien pour les cinéastes amateurs eux-mêmes que pour les journalistes, ou encore les écoles de cinéma et leurs étudiants.
Un autre point, malheureusement moins réjouissant, attire l’attention sur les difficultés financières que rencontre de plus en plus la FTCA et qui découlent, essentiellement, d’une application erronée de certains textes législatifs portant sur l’organisation des associations en Tunisie. Ce qui se traduit pour la Fédération et son festival, par une ambiguïté statutaire et une double confusion lourdement pénalisante :
La première consiste à considérer les activités de la FTCA (et notamment du FIFAK) comme des «Projets d’activités ponctuelles», qui nécessitent à chaque fois la constitution d’un nouveau dossier de demande de subvention, avec un nombre incalculable de documents à fournir et d’interminables délais d’attente pour avoir une réponse. Or les activités de la Fédération et de ses clubs sont, de notoriété publique, régulières et s’étalent sur toute l’année. Il en est de même pour le FIFAK, qui est une manifestation renouvelée tous les étés depuis 59 ans.
La deuxième est encore plus grave, puisqu’elle confond la FTCA avec une entreprise commerciale ayant une activité permettant de réaliser des profits sur le plan économique, alors que la Fédération des cinéastes amateurs n’est statutairement qu’une simple «Association à but non lucratif».
Revenant ensuite aux activités du FIFAK 2023, les intervenants ont précisé que :
La cérémonie d’ouverture, qui aura lieu au théâtre de plein air «Zine Essafi» de Kélibia, verra la projection (bien sûr hors compétition) d’un film espagnol, intitulé «La Visite d’un jardin secret».
Le programme du festival, comprendra quatre compétitions :
- Une compétition internationale [49 films dont 6 tunisiens (sur un ensemble de 260 films vus en sélection officielle)],
- Une compétition nationale (28 films),
- Une compétition de scénario,
- Une compétition de photographie.
Compétition internationale :
Ouverte aux films amateurs de tout genre, réalisés par des adhérents de la FTCA, des indépendants et des étudiants des écoles de cinéma de Tunisie et du monde entier, cette compétition enregistre pour cette année :
- La participation de 29 pays étrangers.
- 49 films retenus par la commission de sélection (9 films d’animation, 26 fictions, 10 documentaires et 4 expérimentaux) seront donc en compétition.
Six Prix seront décernés, dans le cadre de cette compétition :
- Grand Prix (Faucon d’Or),
- Prix spécial du Jury,
- Prix du meilleur film fiction,
- Prix du meilleur film documentaire
- Prix du meilleur film d’animation
- Prix du meilleur film expérimental.
Compétition nationale :
- 28 films (dont 13 fictions, 12 documentaires, 1 d’animation et 2 expérimentaux).
- 12 scénarios concourront pour le Prix du meilleur scénario.
- 30 photographies concourront pour le Prix de la meilleure photo.
À noter que la compétition nationale est ouverte aux films tunisiens de tout genre, réalisés par des adhérents des clubs de la FTCA, des amateurs indépendants, ou des étudiants des écoles de cinéma.
- Le gagnant du Grand Prix de cette compétition recevra une récompense de 2 000 DT.
- Le gagnant du Prix spécial du Jury recevra 1 500 DT.
- Les gagnants du meilleur film amateur/indépendant et du meilleur film école auront 1 200 DT chacun.
Compétition dédiée aux scénarios :
- Trois candidats seront primés et recevront chacun un montant de 500 DT, en plus des Mentions spéciales.
Compétition de photographie :
- Le gagnant du Prix de la meilleure photo recevra 300 DT
- La meilleure exposition de groupe, organisée par un club de la FTCA, aura 500 DT.
Activités proposées :
En plus de toutes ces compétitions et comme on le sait, le FIFAK est avant tout un lieu de rencontres et d’échanges entre les cinéastes amateurs tunisiens et étrangers, les cinéphiles, les étudiants des écoles de cinéma, les critiques de cinéma et les cinéastes professionnels, dont certains ont commencé leur apprentissage de l’expression par l’mage au sein de la FTCA, avant de le perfectionner ailleurs, par l’expérience et/ou les études.
Tout ce beau monde se retrouve donc à Kélibia pendant une semaine, pour participer aux différentes activités qu’offre le festival, à savoir :
- Voir les films au théâtre de plein air «Zine Essafi» tous les soirs,
- En débattre le lendemain matin avec les réalisateurs, à la fameuse «École des pêches»,
- Assister aux autres débats, tables-rondes et conférences organisés autour de thèmes choisis et préparés à l’avance,
- Sans oublier les différents ateliers techniques auxquels s’inscrivent certains festivaliers et surtout les plus jeunes d’entre eux.
En conclusion :
Souhaitons, enfin, que les difficultés annoncées en conférence de presse puissent rapidement trouver des solutions convenables afin que ce mouvement culturel très proche de la réalité du pays (et dont nous ne pouvons qu’être fiers), continue en toute quiétude à jouer son rôle sur le plan national et à avoir autant de rayonnement à l’étranger.
Ce qui est certain, en tout cas, c’est que pendant cette 36ème édition du FIFAK et comme tous les ans, l’ensemble des passionnés de cinéma, qu’ils soient amateurs, professionnels, cinéphiles, critiques ou encore de simples spectateurs, ne rateraient pour rien au monde les différentes activités programmées par cette manifestation unique en son genre.
Ainsi et parallèlement aux séances quotidiennes de projections, ils auront également la possibilité de participer et/ou de profiter des échanges instructifs sur le cinéma en général et des débats libres, fructueux et approfondis sur les différents thèmes et sujets abordés par les films proposés.
Bon festival à tous les participants (hommes et femmes).
Mouldi FEHRI
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