LE FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DES DROITS DE L’HOMME CÉLÈBRE SA 10° ÉDITION : UN HOMMAGE À LA LIBERTÉ ET À LA DIGNITÉ HUMAINE

Par Lamia CHERIF – Le Temps du 4 novembre 2025

L’Association culturelle tunisienne pour l’Insertion et la Formation (ACTIFS) inaugure, le mardi 11 novembre 2025, la 10° édition du Festival international du Film des Droits de l’Homme – Human Screen Festival -, un événement cinématographique dédié aux valeurs de liberté et de la dignité humaine à travers l’art, et le regard des cinéastes venus du monde entier pour célébrer le pouvoir du cinéma comme vecteur de vérité et de changement social.

Cette édition réunit 32 pays issus de plusieurs continents. Parmi eux figurent la Tunisie, le Liban, le Maroc, les Émirats arabes unis, la Syrie, la Palestine, l’Égypte, le Kenya, le Togo, l’Ouganda, l’Iran, la Corée du Sud, le Bangladesh, l’Afghanistan, le Pérou, le Brésil, la Colombie, le Mexique, le Canada, la Belgique, l’Italie, la Grèce, l’Arménie, la Pologne, la Bosnie, l’Ukraine, la Turquie, la France, la Biélorussie, la Suisse et l’Espagne.

Cette dernière a été choisie comme invitée d’honneur, en reconnaissance de la vitalité de sa scène cinématographique et de son engagement pour les droits humains à travers l’art.

Le Festival proposera au public une sélection de 55 films, répartis comme suit : 6 longs-métrages de fiction, 17 courts métrages de fiction, 9 documentaires, 13 courts documentaires et 10 films d’animation. Plusieurs thèmes et sujets seront proposés, à savoir les conflits, la liberté d’expression, les droits des femmes, l’écologie, la migration, ou encore la résistance face à l’oppression. Chaque œuvre participe à sa manière à dresser un portrait lucide et poétique de l’humanité contemporaine.

La cérémonie d’ouverture aura lieu à la Salle Tahar Cheriaa de la Cité de la Culture, avec la projection du film «Mets ton âme dans ta main et marche», réalisé par la cinéaste iranienne Sayda Farsi et filmé par la photojournaliste palestinienne martyre Fatma Hassouna. Ce film est un document réel venu du coeur de Gaza, capté par l’objectif de Fatma Hassouna, qui a choisi de devenir la voix de Gaza face à la guerre et à la brutalité de la machine militaire israélienne.

En contact étroit avec la réalisatrice iranienne, la journaliste a transmis des images et des vidéos tournées dans les zones les plus dangereuses, révélant la vie quotidienne sous les bombes et la résilience d’un peuple assiégé.

À travers son téléphone portable, Fatma Hassouna a documenté la guerre, les bombardements et la souffrance de son peuple, avant d’être tuée un jour seulement après avoir appris que le film serait projeté au Festival de Cannes.

Sa disparition tragique confère à cette œuvre une charge émotionnelle : c’est un documentaire qui porte en lui un acte de résistance, et une trace vivante de la force et du courage des femmes palestiniennes.

Outre les projections, le Festival s’enrichit d’un programme d’activités parallèles : des ateliers et des formations. Un atelier de critique cinématographique d’une durée de trois jours offrira aux participants et aux cinéphiles l’opportunité d’apprendre les techniques d’analyse et d’écriture critique. L’atelier se clôturera par la publication d’un numéro spécial, rassemblant les articles des participants qui ont nourri le débat cinématographique et culturel autour du Festival.

Le 14 novembre 2025, une conférence internationale réunira des penseurs, cinéastes, journalistes et militants autour du thème : «Le contenu des Droits de l’Homme dans la réalité actuelle». Cette rencontre se veut un espace de réflexion sur les fondements philosophiques et politiques du système des droits humains, et sur les défis qu’il affronte aujourd’hui dans un monde marqué par les inégalités et les violences.

Un accent particulier sera mis sur le droit du peuple palestinien à la vie et sur les droits des femmes à une existence sûre et digne, deux axes au coeur de l’engagement du Festival cette année.

En clôturant ses activités le 15 novembre 2025, le Human Screen Festival renouvelle sa promesse : faire du cinéma un outil de résistance, un espace de mémoire et une tribune de liberté.

Cette 10° édition rappelle que les images peuvent encore changer les consciences, dénoncer l’injustice et porter la voix de ceux qui luttent pour un monde plus humain.

Lamia CHERIF
Source : Le Temps du 4 novembre 2025


Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire