
Par Neila GHARBI – La Presse de Tunisie – Publié le 5 septembre 2025
Le changement de date de la 38e édition a influé sur le FIFAK. Certains festivaliers ayant programmé d’assister à la manifestation qui devait se dérouler du 16 au 23 août ont dû annuler leur participation.
Quelques membres de jury ayant des engagements professionnels n’ont pu être présents qu’au début du festival. Le reste des participants ont été disséminés dans trois hôtels et ne pouvaient se rencontrer que lors des projections.
Le public aussi était moins nombreux que d’habitude.
La Presse —La 38e édition a failli ne pas voir lieu. Mais la Fédération des cinéastes amateurs (FTCA) a décidé de reporter les dates du 23 au 30 août. Le faux pas de l’ouverture, avec un film document sur la Palestine parlant anglais, a été suivi le jour suivant d’un autre film du même acabit.
Le réalisateur du premier opus, désigné comme président de jury de la compétition internationale, n’a pas accepté le fait que son documentaire soit programmé hors compétition. Il a quitté le festival illico presto. Les projections des films se sont déroulées dans de bonnes conditions, grâce à une équipe technique qui veillait au grain.
Au niveau de la sélection, il y a eu des hauts et des bas, tant dans la compétition internationale que nationale. Toutes les catégories ont été représentées : films des clubs de la FTCA, films d’écoles et films indépendants. Les films tunisiens se sont distingués par l’audace des sujets, même si le traitement est parfois assez simpliste.
Mais grosso modo, ils représentent les préoccupations de leurs cinéastes. L’important est l’émergence de nouveaux clubs de la FTCA, à l’instar de celui de Sidi Hssine ou encore du lycée pilote de Sousse, de la FTCA Bardo et le club de la Maison de la Culture Bir Mcherga.
Les films de la FTCA sont plus inventifs et audacieux. Ils traitent de sujets tabous. Les films d’école sont moins pertinents au niveau de leur traitement, notamment ceux de l’université de Carthage. En noir et blanc, parlant français, les films se ressemblent dans leur approche thématique et esthétique. Les indépendants ont davantage besoin d’encadrement pour l’aboutissement de leur film.
Les débats des films le lendemain de leur projection sont assez houleux, mais efficaces. Les jeunes cinéastes discutent de leurs œuvres avec leurs collègues et répondent à un certain nombre de questions qui leur sont posées, et ce dans le respect des avis des uns et des autres. Ces débats fructueux permettent aux auteurs des films de prendre en compte les points faibles, mais aussi la force de leur production.
Les rencontres proposées tout au long de la semaine du festival n’ont pas manqué d’intérêt. Salah Salah, réalisateur palestino-jordanien de «Broken», a articulé sa conférence autour du cinéma palestinien et expliqué les raisons qui l’ont conduit à produire son film documentaire.
Le cinéma et l’intelligence artificielle a été le sujet d’une rencontre avec Zoubeïr Jlassi, réalisateur du film d’animation IA «Entre deux souffles», qui a suscité un vif débat sur la question. Le cinéma et l’édition a été le thème d’un débat organisé dans le cadre d’un partenariat entre la FTCA et l’ATPCC au cours duquel ont été présentés les livres : «Films tunisiens : critiques et interviews» de Neïla Gharbi et «Jilani Saâdi, un cinéaste insurgé» ouvrage collectif de l’ATPCC.
Amnesty section de Tunis a proposé, de son côté, un masterclass avec Lotfi Achour, réalisateur de «Les Enfants rouges», projeté au cours d’une séance spéciale. En dépit de tous les contretemps, la 38e édition a bien eu lieu. Comme par miracle, tout le programme est passé comme prévu grâce à une équipe de jeunes qui s’est dépensée sans compter pour sauver le FIFAK et le mener à bon port. Espérons que le cafouillage sera dépassé l’an prochain et que les préparatifs de la 39e édition se fassent assez à l’avance pour éviter les désagréments.
Source : https://lapresse.tn/
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