À LA MÉMOIRE DE HABIB MASROUKI

Habib Masrouki (premier à droite) avec papa Mustapha Barrak et son père Ammi Hamadi Masrouki, chez mes parents à Kairouan en 1980. (photo Chedli Chaouachi).

Par Anissa Barrak

Une rue à El Omrane (Tunis) porte le nom de Habib Masrouki depuis peu. Belle décision du Conseil municipal.

Habib Masrouki a fondé, avec Fadhel Jaibi, Mohamed Driss, Fadhel Jaziri et Tawfik Jebali, le Nouveau Théâtre de Tunis en 1976. Tous enseignaient à l’Institut supérieur d’Art dramatique, dont le siège était à El Omrane. Habib, diplômé de l’IDHEC à Paris, a apporté son talent de directeur-photo et de réalisateur de cinéma. Une lumière et un éclairage d’une grande subtilité ont distingué toutes les pièces du Nouveau Théâtre, d' »Al Ors » (La Noce) à « Ghassalet Ennwader », « El Wartha » (L’Héritage), « Ettahqiq » (L’Instruction).

Le rôle de Habib Masrouki ne se limitait pas à cela. Son immense culture et sa connaissance du terroir tunisien ont enrichi toutes les créations collectives du Nouveau Théâtre. La démarche de la troupe était brechtienne. Le texte, la mise en scène, le décor, l’éclairage, le jeu d’acteur, faisaient l’objet d’une création collective, chacun apportant son talent particulier. Chaque pièce naissait et se construisait au fil de séances de création basée sur l’improvisation autour des apports et des talents de chacun. Plus particulièrement, la mise en scène pour Fadhel Jaibi, le texte pour Mohamed Driss, le décor et les costumes pour Fadhel Jaziri, la direction-photo, la lumière et la vision esthétique générale pour Habib Masrouki. Il faut préciser que les textes de certaines pièces du Nouveau Théâtre sont des textes originaux d’auteurs, comme celui d’Al Ors (La Noce) de Mohamed Driss et celui de « Al Wartha » (L’Héritage) co-écrit par Tawfik Jebali et Mohamed Driss. Les comédiens, par leurs improvisations, contribuaient à enrichir la création. Tous ces apports se mêlaient et s’enrichissaient. Jalila Baccar, Raouf Ben Amor, Raja Ben Ammar ont participé à cette dynamique qui a réellement révolutionné le théâtre tunisien entre 1975 et 1980. De nombreux hommes et femmes de théâtre tunisiens, qui excellent sur les scènes nationales et internationales aujourd’hui, ont été leurs disciples.

Anissa Barrak

Source : https://www.facebook.com/


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