TOUR DE MANIVELLE AU CAMEROUN DU FILM DOCUMENTAIRE DE MOHAMED CHALLOUF SUR DIKONGUE PIPA, LE PIONNIER DU CINÉMA CAMEROUNAIS

TUNIS, 12 nov. 2021 (TAP, par Fatma Chroudi) – Le réalisateur Mohamed Challouf entamera bientôt au Cameroun le tournage de «Dikongué Pipa», titre provisoire de son projet de film documentaire qui porte sur la mémoire du cinéma africain.

L’agence TAP a appris auprès du réalisateur que le Cameroun sera la première étape du tournage qui reprendra au début de l’année 2022 dans plusieurs villes, notamment Tunis, Berlin, Paris et Dakar.

Challouf s’envolera pour le Cameroun où le tournage se déroulera à partir du 22 novembre 2021 entre Yaoundé, la capitale, et Doula, ville natale de Dikongue Pipa et capitale économique du pays.

Le début du tournage coïncidera avec la célébration du 25ème anniversaire du Festival Écrans Noirs et se poursuivra jusqu’au 9 décembre prochain.

Dans son nouveau film, Challouf abordera la vie et l’œuvre du pionnier du théâtre et du cinéma camerounais, Dikongué Pipa, avec lequel il entretient une amitié de longue date.

Dikongué Pipa est auteur, dramaturge et producteur de théâtre. Il est par ailleurs lauréat du Tanit d’Argent aux Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) 1976 et de l’Étalon de Yennenga au Festival panafricain du cinéma et de la télévision d’Ouagadougou (Fespaco) 1977. Le réalisateur tunisien espère faire connaître son œuvre auprès des jeunes générations.

La phase de post-production sera effectuée en Tunisie, sous la direction de la cheffe-monteuse Kahena Attia qui était également au montage de son long-métrage documentaire «Tahar Chériaa à l’ombre du baobab».

Challouf a présenté un projet qui porte l’esprit panafricain des Journées Cinématographiques de Carthage. Il rend hommage à l’œuvre de Dikongué Pipa, ce pionnier du cinéma camerounais qu’il considère comme «l’inventeur du cinéma africain», au même titre que Ousmane Sembène, Timité Bassori, Moustapha Alassane ou Med Hondo… ».

Le film sera réalisé moyennant des financements de la Commission d’aide à la production du ministère des Affaires culturelles, du Fonds tuniso-français d’aide à la coproduction cinématographique et de TV5 Monde.

La société Cordia Film de Douala participe à cette coproduction à hauteur de 10% du budget global du film.

Dikongué Pipa est un précurseur du théâtre camerounais moderne, un cinéaste autodidacte et visionnaire. Son film culte, «Muna Moto» (L’Enfant de l’autre) est un classique du cinéma africain et mondial.

Dans ce documentaire, Challouf ouvrira une fenêtre sur l’histoire du cinéma camerounais depuis ses premiers pas jusqu’à l’aube de l’indépendance, à travers des témoignages de cinéastes comme Jean-Paul Ngassa, Daniel Kamwa, Alphonse Béni, Jean-Marie Teno, Jean-Pierre Bekolo, Bassek ba Kobhio.

Des témoignages seront recueillis auprès des proches de Dikongue et de ses anciens collaborateurs au théâtre et au cinéma, dont des comédiens et des techniciens.

Challouf partira à la rencontre de professionnels, dont des journalistes et des critiques de cinéma, compagnons de route de Pipa, tels que Catherine Ruelle, Férid Boughedir, Baba Diop, Jean-Marie Mollo Olinga.

Le documentaire fera découvrir au public cinéphile la culture Bantu à laquelle appartient Dikongue et «Le Ngondo», célèbre cérémonie traditionnelle annuelle des peuples Sawa installés sur la côte camerounaise.

Mohamed Challouf a encore déclaré que deux de ses documentaires feront leur entrée dans les programmes d’enseignement à la Carelton University au Canada. «Capitale du cinéma» et «Tahar Chériaa à l’ombre du baobab» ont été adoptés par le département du cinéma comme films officiels pour le cours du cinéma africain de cette université canadienne.

Challouf réalise et produit ses propres films dans le cadre de la société de production qu’il dirige, Caravanes Productions.

Habité par la cause des cinémas du Sud, il œuvre pour la promotion du cinéma tunisien aussi bien que pour ceux du continent africain et de toute la zone méditerranéenne.

«Tahar Chériaa à l’ombre du baobab» est un documentaire produit en 2015 dans lequel le réalisateur brosse le portrait du père fondateur des Journées Cinématographiques de Carthage en 1966. Il a été sélectionné dans plusieurs festivals en Afrique (Tunisie, Égypte, Maroc, Sénégal, Burkina Faso, Mali, Madagascar et Afrique du Sud), ainsi qu’en Europe et aux États Unis d’Amérique.

«Ouaga, capitale du cinéma» a été sélectionné en 2000 à la Mostra Internationale d’Arte cinématografica di Venezia et diffusé par Télé+ et la Rai 3.

Mohamed Challouf est un spécialiste du documentaire. Il est co-auteur et producteur du film « Italiens de l’autre rive » de Mahmoud Ben Mahmoud, pour lequel il a également produit un second documentaire « Anastasia de Bizerte ». Ce dernier revient sur le sort de 6000 réfugiés de la marine impériale russe ayant fui la révolution bolchévique vers la ville de Bizerte. Il a été sélectionné à la Mostra Internationale d’Arte cinematografica di Venezia.

En 2009 il réalise le documentaire « Mezzo secolo per un mondo intero ».

Natif de Sousse, où il a fait ses études primaires et secondaires, il est parti en 1979 en Italie pour suivre des études supérieures de langue et culture italiennes à l’Université pour étrangers (Università italiana per straieri), dans la ville de Pérouse.

En Italie, il créé les Giornate del cinema africano di Perugia» qui constitue le premier festival dédié au cinéma africain en Italie. Jusqu’en 1994, il assure la direction artistique de ce festival créé avec le soutien d’un groupe d’amis.

De retour en Tunisie, il intègre les JCC 1994 en tant que délégué général de ce festival, qu’il rejoint plus de 20 ans plus tard en tant que directeur artistique en 2016.

Challouf est le fondateur et directeur artistique des Rencontres cinématographiques de Hergla (Sousse), manifestation dédiée à la promotion des films du genre court-métrage et des documentaires issus d’Afrique et de la zone méditerranéenne.

Dans sa région natale Sousse, il dirige également la manifestation annuelle «Cinéma au Musée», dédiée à la mémoire cinématographique tunisienne et mondiale.

Faty

Source : https://www.tap.info.tn/


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