66° MOSTRA DE VENISE : DES COULOIRS ET DES BOULEVARDS

Par Hassouna MANSOURI – africine.org – 02-12 septembre 2009)

Le Festival de Venise est l’un des quelques grands festivals de cinéma qui restent ouverts au cinématographies du Sud, notamment celles venant d’Afrique et / ou du monde arabe. La 66ème édition, qui se tient du 2 au12 septembre 2009, ne déroge pas à cette orientation salutaire.

Le cinéma égyptien sera cette année à l’honneur à travers Yousri Nasrallah. Le dauphin de feu Youssef Chahine se présente comme le chef de file du cinéma d’auteur en Égypte, le pays arabe où l’industrie cinématographique pèse de tout son poids, faisant ainsi la pluie et le beau temps, au bonheur et au malheur des cinéastes, artistes du septième Art. Son combat pour le cinéma d’art et essai lui vaut une reconnaissance internationale bien méritée. Cela se traduit cette année par une sélection officielle en hors compétition de son dernier opus Ehky Ya Schahrazad (Raconte Schéhérazade). Il se présente aux côtés de grands noms du cinéma mondial comme Abel Ferrara, John Lasseter, Oliver Stone, Steven Soderberg,…Par contre, on trouvera un autre Égyptien en compétition, Ahmed Maher avec El Mosafer.

La Tunisie aussi sera au rendez-vous de cette édition du Festival de Venise. Après Abdellatif Kéchiche, Raja Amari prend la relève pour défendre les couleurs nationales sur le Lido. Après le succès de son premier long-métrage, Satin rouge, la « benjamine du cinéma tunisien » confirme son talent avec La Berceuse, ce long-métrage qui lui ouvre les portes de Orrizonti, l’une des sections parallèles de la biennale et qui est dédiée au nouveaux talents du septième Art.

Dans ce film, l’auteure de Satin rouge semble fidèle à son style. Comme dans ses courts-métrages, et son premier long-métrage, elle cherche à peindre des portraits féminins tout en finesse. La Berceuse est l’histoire de trois femmes résidant dans les quartiers déserts des servantes, dans une grande maison. Le calme de leur vie quotidienne est troublé par un jeune couple qui s’installe dans l’enceinte principale de la maison. Les trois femmes décident de ne pas manifester leur présence. Mais Aïcha, la cadette, se prend d’affection pour les nouveaux locataires.

L’histoire semble attrayante et promet une grande profondeur psychique des personnages. Le traitement cinématographique aidera-t-il Raja Amari à s’imposer face à des ténors comme l’Allemand Werner Herzog, et Alexandr Sokurov pour ne citer que deux noms ?

Les toutes dernières années ont vu le passage glorieux de quelques cinéastes qui, depuis, ont pris place parmi les grands noms du cinéma mondial. Nous citerons volontiers le Tchadien Mahamet-Saleh Haroun avec Daratt, la saison sèche, le Tunisien Abdellatif Kéchich avec La Graine et le mulet et l’Éthiopien Hailé Gérima avec Téza. Non seulement ces cinéastes ont participé à la compétition officielle, mais aussi ils ont vu leur talent reconnu et récompensé.

En attendant que le Palmarès de 2009 livre ses secrets, on continuera d’espérer que nos films quittent les petits couloirs des rendez-vous cinématographiques pour emprunter les voies des grands boulevards.

Hassouna Mansouri

Source : http://www.africine.org/


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