JE SUIS ALLÉE VOIR «LA GRAINE ET LE MULET»

Par Ibtissem – webmanagercenter.com – 21 avril 2008

Ce qui me ferait le plus plaisir, c’est que mes chers lecteurs et lectrices aillent voir ce petit chef-d’œuvre qui dure environ 150 mn et qui résume avec talent tout ce qui arrive à nos compatriotes de l’autre côté de la Méditerrané et par hasard à Sète, cette ville si chère à Brassens qui voulait que l’on y enterre… et où le pauvre héros du film a fini par perdre la vie lamentablement comme il a vécu sous un mur en courant derrière un mythe…

Car ce film, c’est 3 films en parallèle qui se recoupent :  

  • d’abord, c’est «BIENVENUE CHEZ LES BEURS» où la vedette est cette puissante femme avec sa belle poitrine nourricière qui nourrit tout le monde avec du couscous au poisson ; cette mémère est touchante quand elle cherche le SDF qu’elle alimente… ;
  • ensuite, c’est « LA MAUVAISE GRAINE», ce fils intégré à la société française qui sert de guide et qui, à l’occasion, ne se gène pas de faire dévoiler les fesses de la République en s’envoyant en l’air la femme de l’adjoint au maire, ce qui provoque une magnifique crise d’hystérie à sa femme, une Russe blanche qui dépend totalement de lui. Par ailleurs, il est la source de tous les maux et, manquant de courage pour affronter sa réalité, il s’enfuit avec la graine nourricière, un Judas en quelque sorte… ;
  • enfin, c’est «LA FEMME, C’EST L’AVENIR DE L’HOMME» comme l’a si bien chanté Ferrat et pendant que les pauvres épaves d’émigrés papotent et finissent leurs jours dans une misérable chambre avec un faux muezzin qui chante, elles se battent, sont tenancières d’hôtel, font du couscous et servent à boire. Et le point culminant du film est la scène où cette magnifique Hafsia qui, pour faire attendre les invités, se met a nu et fait un numéro du ventre époustouflant devant un parterre d’invités européens affamés et saouls. La situation finit par être sauvée par une autre femme qui fait un autre couscous…

Et si ce film nous laisse sur notre faim, il aura au moins fait une victime, le pauvre héros qui tourne en rond jusqu’à ce que son cœur lâche sous le regard narquois de 3 gosses de banlieues qui symbolisent du haut de leur pont l’inconscience d’une jeunesse abandonnée à elle-même.

Autre chose dans ce film si éloquent, on ne dialogue pas, ce sont des bribes de paroles que l’on capte au gré des discussions et qui sont fortement significatifs de cet Occident qui tourne le dos à ses émigrés.

Pour conclure, je voudrais rappeler qu’il y a quelques années on accrochait un couscoussier à une antenne pour capter les chaînes étrangères, espérons que cet énorme couscoussier finira par capter l’attention de ces gens qui ignorent leur voisin et qui les regardent de travers, et quand ces derniers veulent faire un restaurant qui serve du couscous pensent : c’est toujours mieux qu’une mosquée.

Bravo Berri, bravo Khechiche, bravo Hafsia, des couscous comme ça on en redemande !

Source : https://www.webmanagercenter.com/


Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire