NO MAN’S LOVE, DE NIDHAL CHATTA : LES ERRANCES DE HAKIM

Par Hatem Bourial – Le Temps – Mercredi 30 novembre 2016

Avec Lotfi Abdelli et Fethi Heddaoui à l’affiche, «No Man’s Love» de Nidhal Chatta a toutes les chances d’accrocher le grand public. Comme un conte philosophique, ce film nous met face à un homme à la dérive qui tente de reprendre son destin en main. Sur nos écrans à partir du 30 novembre…

C’est à partir d’aujourd’hui que le film «No Man’s Love» de Nidhal Chatta fait sa sortie sur les écrans tunisiens. L’attente pour découvrir ce film aura au final duré seize ans. En effet, après s’être distinguée aux JCC 2000, cette œuvre n’a pas fait de sortie commerciale, ni même circulé dans le circuit culturel.

Les obstacles sont désormais levés et voici ce film de Chatta, produit en l’an 2000, qui va à la rencontre du public sous un double titre puisque «No Man’s Love» s’intitule aussi «Kol Trab», en langue arabe.

Un homme et sa traversée du désert

Ce dernier titre pourrait être littéralement traduit par «Rien que de la poussière» et semble se référer au parcours chaotique de Hakim, le personnage principal du film. Située aux confins du temps, dans un monde imaginaire, l’action de «No Man’s Love» est d’abord structurée par les errances de Hakim, en proie à des tourments qui le torturent et obsédé par les images de sa sœur décédée.

Faisant face à un frère aîné qui cherche à lui imposer son autorité, Hakim se cherche, tâtonne, trébuche, ne parvient pas à se forger une identité forte. En quête de sa propre vérité, il va accepter une mission mystérieuse. À bord d’une vieille guimbarde, il va effectuer une traversée du désert, un parcours réel qui a aussi valeur de métaphore.

C’est aux ordres de Férid, un homme puissant et redouté, que Hakim va obéir dans cette équipée au bout de laquelle il devrait enfin s’accomplir. Dès lors, le film devient une introspection sur fond de traversée du désert, une rencontre avec soi toujours différée. Road movie et aussi analyse d’un personnage qui dérive, «No Man’s Love» nous laisse face à une attente lancinante : Hakim saura-t-il briser ses chaines et affronter la réalité? Quel homme deviendra-t-il au bout de ce long et mystérieux voyage?

Un casting de qualité

La fable du film de Nidhal Chatta l’apparente à un conte philosophique, la catharsis d’un homme affrontant son destin. Le casting par contre dépasse ce caractère expérimental en nous mettant devant deux monstres sacrés de la scène tunisienne.

En effet, Lotfi Abdelli et Fethi Heddaoui se partagent l’affiche de «No Man’s Love». Ce dernier avait obtenu aux JCC 2000 le prix du meilleur second rôle masculin, alors que le film était distingué par le prix de la meilleure œuvre. Depuis, bien de l’eau a coulé sous les ponts, aussi bien pour les interprètes que pour le réalisateur et, seize ans plus tard, c’est la fraîcheur des débuts de toute cette équipe que le public va retrouver.

Le casting du film est complété par Haifa Bouzouita, Yasmine Bahri, Ferid Memmiche et Mohamed Ali Ben Jemaa. C’est à partir d’aujourd’hui que ce film sera sur les écrans avec, pour la salle Amilcar, quatre projections par jour.

Avec cette fiction de 82 minutes, Nidhal Chatta réalisait en 2000 sa première oeuvre après avoir été à l’origine de plusieurs films courts. C’est avec curiosité et désir de retrouver un cinéaste attachant et un casting de qualité que le public ira à la découverte de «No Man’s Love».

Hatem BOURIAL

Source : http://www.letemps.com.tn/


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