MELIK KOCHBATI, RESPONSABLE DU FESTIVAL DU FILM TUNISIEN À PARIS – ENTRETIEN

© cinematunisien.com

Propos recueillis par : Sayda BEN ZINEB – Le Temps – publié le 26.03.2009

Un panorama de notre 7° Art sous toutes ses formes vient d’être présenté au public français et maghrébin lors de la 2ème session du Festival du Cinéma tunisien qui vient d’avoir lieu du 13 au 15 mars à Paris, dans le but de faire découvrir ou redécouvrir la production cinématographique tunisienne, notamment celle des jeunes réalisateurs.

D’après son responsable, Melik Kochbati, ce Festival symbolise la démarche de l’association Jeunes Tunisiens qui soutient et encourage l’esprit créatif et novateur des jeunes de Tunisie, comme il est plébiscité par un large public parisien qui s’intéresse à la Tunisie et à sa culture. Interview.

Quel est le profil de Mélik Kochbati ?

  • Après des études en finance, je m’oriente après un premier emploi dans l’assurance vers les métiers de la production cinématographique. Actuellement, directeur financier d’une société indépendante de production de longs-métrages basée à Paris.

Qui est à l’origine de ce Festival ? Qui le sponsorise et combien êtes- vous dans l’association ?

  • L’idée d’un Festival du Film tunisien est venue du manque criant de distribution de films tunisiens en France. C’est une situation d’autant plus absurde que c’est une cinématographie parfois de grande qualité, et qu’une communauté tunisienne importante vit en France.
    Face à cette absence, il nous a paru intéressant de mettre en place ce Festival pour proposer au public parisien, toutes origines confondues, les dernières nouveautés filmiques tunisiennes.
    Ce Festival est organisé avec des moyens dérisoires qui proviennent principalement de ressources personnelles. Une institution française dont l’objectif est de soutenir la diversité culturelle (l’ACSE) apporte un complément de financement et cette année, (pour la deuxième édition), le ministère tunisien de la Culture s’est engagé sur une prise en charge de tous les travaux d’impressions et a assuré le transport de 5 invités. Tous nos autres partenaires sont les médias (radio, télévision, presse et agences de communication).
    Il y a dans l’association une quarantaine de membres, dont une dizaine fait partie du comité d’organisation du Festival.

Le Festival se limite-t-il aux Tunisiens vivant en France ou bien fait- il appel à d’autres partenaires dans le pays ?

  • Le Festival n’intéresse de prime abord que des partenaires qui ont un intérêt à communiquer vers une cible communautaire. Mais l’élargissement du public que nous visons, et qui commence à se concrétiser, nous donne de bonnes chances d’espérer convaincre dans l’avenir des partenaires non communautaires. D’ailleurs, nous avons bénéficié cette année d’un partenariat avec Liberty TV qui nous a permis de communiquer beaucoup plus largement sur le Festival.

Quel est le but recherché à travers cette manifestation ?

  • Le Festival a pour principaux objectifs d’entretenir le rapport culturel des Tunisiens vivant en France et de faire découvrir le cinéma et la culture tunisienne à des non-Tunisiens. Ce double objectif s’accompagne d’un troisième objectif plus pragmatique : favoriser l’émergence de projets et créer des rencontres et échanges pouvant venir en soutien à la production de films tunisiens ou à leur distribution en France.
    Idéalement, en fidélisant un public de festival de plus en plus nombreux, il pourrait devenir intéressant pour des distributeurs français d’étudier la possibilité de distribuer commercialement certains films.

Y a t-il un jury spécial pour attribuer les différents prix ?

  • À présent, compte tenu des moyens limités dont nous disposons, nous n’avons mis en place qu’un unique prix : le Prix du Public pour le meilleur court-métrage, doté d’un trophée et d’un chèque de 300 euros.
    Le Premier Prix de l’histoire du Festival a été attribué au film d’animation, «Ryeh» de Lotfi Mahfoudh.

Parlez-nous de la catégorie du cinéma de l’exil.

  • Pour le Festival 2009, quatre jeunes cinéastes ont ainsi réalisé des courts-métrages avec un budget très serré. Pour les sessions à venir, nous allons tenter de mieux encadrer cette catégorie afin d’en faire une sorte de laboratoire.

Vous avez inséré lors de cette dernière session, un volet Spécial Chebbi . Pourquoi ?

  • Il s’agit du centenaire de la naissance du grand poète, d’ailleurs célébré un peu partout en Tunisie. Nous avons également voulu rendre un hommage à Aboul Kacem Chebbi, de manière originale et ouverte à des francophones. Deux jeunes compositeurs tunisiens, (Shiraz Jerbi et Kérim Bouzouita), ont fait un travail exceptionnel et ont adapté en musique, certains poèmes, tandis que d’autres étaient lus en français.
    Ce fut un moment de grande émotion !

Les Français sont-ils coopératifs dans cette entreprise et en quoi consiste leur appui ?

  • De manière générale, les Français se montrent réellement enthousiastes vis-à-vis du Festival. La Tunisie jouit d’une excellente image et nombreuses sont les personnes qui désirent approfondir leur connaissance et leur découverte de la culture tunisienne, malheureusement peu médiatisée.
    C’est donc à la fois de la sympathie et de la curiosité qui caractérisent l’intérêt du public français.

Propos recueillis par : Sayda BEN ZINEB

Source : http://www.jetsetmagazine.net/


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