FRANCE — PRÉSENCE TUNISIENNE IMPORTANTE AU FESTIVAL DU FILM FRANCO-ARABE DE NOISY-LE-SEC

Le Festival du film franco-arabe de Noisy-le-Sec, organisé par le cinéma Le Trianon, Est Ensemble et la ville de Noisy-le-Sec, revient du 6 au 17 novembre 2020 au Cinéma Le Trianon, Romainville (93).

Avec 27 longs-métrages, dont 14 avant-premières et 6 inédits, et des courts-métrages, cette édition, toujours accompagnée par Costa-Gavras, parrain d’honneur, et marrainée par la réalisatrice et comédienne Lina Soualem, déroule le tapis rouge au public, aux équipes des films et aux intervenants, pendant 12 jours.

Une occasion unique de découvrir les productions cinématographiques les plus actuelles des cinéastes originaires des pays arabes et ceux, français, qui ont une part importante de leur parcours et de leurs préoccupations liés à ces régions du monde, en présence de plus de 30 invités, cinéastes et personnalités du cinéma !

14 avant-premières

  • Côté fictions, le festival propose dix avant-premières, dont quatre premiers films : SOUS LE CIEL D’ALICE de Chloé Mazlo ouvre le 9° FFFA. Réalisatrice habituée du Festival (elle a été deux fois primée pour ses courts-métrages Les Petits cailloux et Asmahan la diva), Chloé Mazlo présentera son premier long-métrage, une épopée intime et originale dans le Liban des année 50 à 70, avec Alba Rohrwacher et Wajdi Mouawad (une sélection Semaine de la Critique – Cannes 2020).
 
Quatre autres films français labellisés Cannes 2020 seront montrés : ils parlent de mémoires – mémoire de guerre ou mémoire de lieux -, de filiation et de confrontations de générations… DES HOMMES de Lucas Belvaux plonge dans les souvenirs douloureux – et refoulés – de la guerre d’Algérie. La projection sera suivie d’une rencontre avec la psychologue Safia Metidji, auteure d’une thèse sur «La Mémoire traumatique familiale des descendants de la guerre d’Algérie» ; IBRAHIM, premier long-métrage du comédien Samir Guesmi, multi-primé au dernier Festival du Film francophone d’Angoulême (quatre prix du Jury, dont celui du meilleur film attribué à l’unanimité, mais aussi ceux de la mise en scène et du scénario !), dépeint une relation père-fils compliquée sur fond de non-dits et de difficultés à transmettre, avec une grande délicatesse, tandis que ROUGE, deuxième long-métrage de Farid Bentoumi, trouve le ton juste pour raconter une confrontation père/fille dans le contexte du travail. Enfin, avec leur premier film, GAGARINE, les cinéastes Fanny Liatard et Jérémy Trouilh dressent le portrait magnifique d’un quartier et d’une certaine jeunesse en quête d’imaginaire.
  • Deux films découverts à la Mostra de Venise seront présentés : la cinéaste tunisienne Kaouther Ben Hania, fidèle du FFFA, revient avec L’HOMME QUI A VENDU SA PEAU, un film majeur qui confronte deux mondes : celui des réfugiés et celui de l’art contemporain. Son personnage principal, Yahya Mahayni, a reçu le Prix Orizzonti du meilleur acteur. Autre coup de cœur de la Mostra 2020 (et reparti, lui, avec le Prix Orizzonti de la meilleure actrice), ZANKA CONTACT, le premier film du réalisateur marocain Ismaël El Iraki, une folle histoire d’amour entre deux survivants.
 Présenté au Festival du Film francophone d’Angoulême, le film SŒURS de Yamina Benguigui, interprété par Isabelle Adjani, Rachida Brakni, Maïwenn et Hafsia Herzi, questionne le rapport au pays d’origine et au pays d’accueil, l’enracinement, l’intégration. Et enfin, deux histoires d’amour et d’engagement nous emmèneront, pour l’un dans l’Algérie des années 50 avec DE NOS FRÈRES BLESSÉS de Hélier Cisterne, adapté du roman homonyme de Joseph Andras (Prix Goncourt du premier roman 2016), portée de façon magistrale par les comédiens principaux, Vincent Lacoste et Vicky Krieps, et pour l’autre, dans la ville égyptienne de Louxor, lieu d’errance entre passé et incertitude du présent, dans le beau film LOUXOR de la réalisatrice Zeina Durra, présenté au Sundance Film Festival 2020 et en clôture du Festival international du Film d’Amman.
  • Côté documentaire, le Festival présente quatre films en avant-première, dont un premier film, LEUR ALGÉRIE, de Lina Soualem, marraine de cette édition, qui plonge dans ses racines pour remonter le temps de l’immigration algérienne dans l’Hexagone, à travers le portrait intime et affectueux de ses grands-parents. Dans 9 JOURS À RAQQA (un film Sélection officielle Cannes 2020), Xavier de Lausanne interroge, par l’intermédiaire de l’écrivaine Marine de Tilly, la maire de Raqqa, Leila Mustapha, sur son combat pour reconstruire cette ancienne capitale de l’état islamique et y instaurer la démocratie (le livre «La femme, la vie, la liberté», écrit par Marine de Tilly et Leila Mustapha – Éditions Stock, janvier 2020 – sera en vente au Trianon).
La réalisatrice tunisienne Erige Sehiri raconte la Tunisie en transition à travers les rails de la mythique voie de chemin de fer qui allait de Tunis et la frontière algérienne, dans LA VOIE NORMALE. 
Enfin, après le remarqué Dans ma tête un rond-point, Hassen Ferhani revient présenter son nouveau film multi-primé 143 RUE DU DÉSERT, sorte de road-movie immobile dans lequel se croisent les usagers d’un petit café de bord de route, chez Malika, au milieu de nulle part sinon de l’Algérie elle-même.

6 Inédits

  •  Côté fiction, les festivaliers découvriront l’Histoire autrement : FATARIA, la comédie tunisienne grinçante du réalisateur Walid Tayaa montre l’envers du décor du régime de Ben Ali, à travers des personnages hauts en couleurs qui se démènent pour survivre, sur fond de Sommet arabe à Tunis, en mai 2004, tandis que 1982, premier film tendre et tendu du réalisateur libanais Walid Mouaness, retrace le dernier jour d’école de l’année 1982, date tragique de l’invasion israélienne du Liban vue à travers le regard d’un enfant de 10 ans. Le Festival est également heureux de présenter en inédit le dernier-né du réalisateur Merzak Allouache, PAYSAGES D’AUTOMNE, un superbe thriller politique et social qui jette un regard sans complaisance sur les eaux troubles d’une certaine Algérie.
  • Côté documentaire, on part à la découverte des BAD GIRLS DES MUSIQUES ARABES – DU 8° SIÈCLE À NOS JOURS de la cinéaste Jacqueline Caux. En prélude à ces portraits de femmes qui ont su, à travers les âges, défier le patriarcat et faire entendre leur musique avec fougue et audace, un concert de oud (luth oriental) sera interprété par la Tunisienne Yousra Dhahbi, musicienne et compositrice du film, surnommée «La Princesse du luth». Le réalisateur Karim Aïnouz suit l’actrice NARDJES A. lors de la Journée internationale des Droits des femmes, le 8 mars 2019. Elle est la guide idéale pour raconter de l’intérieur ce hirak (en arabe : mouvement de contestation populaire). C’est beau, c’est énergique, c’est vivant ! Le film palestinien AN UNUSUAL SUMMER s’invente à partir d’images prises par une caméra de surveillance installée devant la maison du père du cinéaste, Kamal Aljafari, à Ramallah, en territoire israélien. À partir de ces plans fixes, Kamal Aljafari parvient avec subtilité à déployer progressivement des lignes de récits inattendues.

6 Reprises

  • Côté fiction, les festivaliers pourront voir ADN, le nouveau film de Maïwenn (sorti en salle le 28 octobre et labellisé Cannes 2020) en présence de la monteuse du film Laure Gardette, ainsi que PARKOUR(S) de la réalisatrice Fatma-Zohra Zamoum (sorti le 24 juin à Paris) qui raconte les travers de la société algérienne avec beaucoup d’humour et d’énergie. On pourra également revoir NOMADES de Olivier Coussemacq, sorti en salle en août 2019.
  • Côté documentaire, une soirée consacrée à la Syrie en partenariat avec l’Association ¼ avec un immanquable, le film choc sorti en 2014, EAU ARGENTÉE (SYRIE AUTOPORTRAIT) de Ossama Mohammed et Wiam Simav Bedirxan, qui traite de la guerre en Syrie à partir de dizaines de vidéos YouTube amateur compilées. Cette séance sera suivie d’un intermède musical par Noma Omran, musicienne et compositrice de la musique du film EAU ARGENTÉE. Le FFFA présente également LA PREMIÈRE MARCHE, documentaire de Hakim Atoui et Baptiste Etchegaray sur la première Marche des fiertés en banlieue, en juin 2019 (sorti en salle le 14 octobre) et LES REFUGIÉS DE SAINT-JOUIN d’Ariane Doublet, un documentaire sur l’accueil d’une famille de réfugiés syriens dans une petite commune du pays de Caux.

AUTRES RENDEZ-VOUS

  •  Goûter-conte dès 6 ans : DE TANGER À TOMBOUCTOU, de Hamed Bouzzine
    Depuis l’enfance, Hamed Bouzzine sillonne les routes du Maroc écoutant nombre d’histoires. L’heure est au voyage ! Par la magie de la parole, d’un claquement de doigts, le conteur entraîne les spectateurs, petits et grands, dans la sublime Fez, l’inoubliable Marrakech, sans oublier les visites aux peuples de la mer, des plaines, des océans et du désert. Une traversée d’histoires qui révèlent l’âme étincelante du Maroc et d’un peuple aux multiples facettes.
    7 nov. à 16h, au Théâtre des Bergeries – 5 rue Jean-Jaurès, 93130 Noisy-le-Sec
    Tarif unique (avec goûter) : 11€ / 8€ (-26 ans)
  • Ciné-rencontre : AMAL de Mohamed Siam – À l’issue de la projection, la médiathèque propose une rencontre avec le réalisateur, Mohamed Siam.
  • Samedi 14 nov. à 18h, à la Médiathèque Roger-Gouhier
    3 rue Jean-Jaurès, 93130 Noisy-le-Sec
    Entrée libre sur réservation au 01 83 74 57 61
    ou par e-mail : mediatheque.noisylesec@est-ensemble.fr

Communiqué


Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire