HOMMAGE À HABIB CHEBIL À LA GALERIE SALADIN

La redécouverte du souffle d’un artiste

Par Lotfi Ben Khelifa – Publié dans Le Temps le 29 – 09 – 2018

C’est une exposition–hommage à l’artiste pluridisciplinaire Habib Chebil, qui se tient jusqu’au 4 octobre à la galerie Saladin à Sidi Bou Saïd où sont exposées seulement dix huit œuvres inédites entourées d’autres tableaux de ses pairs appartenant à d’autres générations. Un deux en un ?

La galerie Saladin ne comble pas ainsi un «vide» crée par le nombre réduit de tableaux de feu Habib Chebil qui était né en 1936. Il était un peintre, un dramaturge, un metteur en scène de théâtre au sein du Théâtre triangulaire, un cinéaste membre de l’Association des jeunes cinéastes tunisiens, qui avait précédé la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs (FTCA) et un ancien professeur à l’École des Beaux-Arts de Tunis et à l’Institut supérieur d’Arts dramatiques de Tunis. L’animateur de la galerie Saladin, Si Ridha Souabni, en a-t-il profité pour enrichir cette exposition par des œuvres parfois inédites appartenant à de grands noms de la peinture tunisienne ? Des pièces de musée, dirait-on. Le visiteur est ainsi invité à admirer des échantillons du travail d’Habib Chebil et à retrouver des ambiances de la Tunisie d’antan, à travers des œuvres d’Ammar Farhat, Zoubeir Turki, Mahmoud Shili, Ali Ben Salem, Ali Bellagha, Moses Levy, Maurice Bismuth, Vincent Manago et Max Moreau. Un «casting» éblouissant et réjouissant. Les œuvres d’Habib Chebil, à priori abstraites, sont marquées par une recherche continuelle d’esthétique. Notre artiste nous accroche à ses réalisations et nous «oblige» à voir soigneusement et lentement chacun de ses tableaux aux couleurs majoritairement froides pour faire sortir les plus petits détails, les mouvements et les lumières. Et «plus que tout autre peut-être, il a pratiqué l’abstraction dans l’acception la plus stricte du terme». Quant à Vincent Manago, peintre orientaliste qui a vécu entre 1880 et 1936, il a beaucoup voyagé entre l’Algérie et la Tunisie, plus exactement entre Alger et Tunis, pour y créer des œuvres de qualité. De son côté, Max Moreau (1902-1992) a été à plusieurs fois en Tunisie dès 1929, et il y a visité plusieurs villes dont la lumière l’avait ébloui. Cela s’était répercuté sur ses travaux. Il avait également crée des centaines de portraits. Il avait exposé en 1933 et 1934 au «Salon tunisien», alors dirigé par Alexandre Fichet qui présidait l’Association culturelle et théâtrale «L’Essor». Max Moreau y jouera à plusieurs reprises. Il montera même en 1932 une pièce intitulée : «Tutus» où il avait joué le premier rôle et qui avait conquis le public et la critique. Y a-t-il là un rapprochement entre Habib Chebil et Max Moreau ? Du moment où les deux artistes s’adonnaient au théâtre et à la peinture, mais chacun dans son style.

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